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Des civils déplacés dans le nord du Burkina Des civils déplacés dans le nord du Burkina 

Le cri d'alarme des évêques burkinabés et nigériens face au terrorisme

Réunie en assemblée plénière du 10 au 15 juin à Ouagadougou, la conférence épiscopale Burkina-Niger dénonce le terrorisme aveugle qui frappe ces pays depuis des années et invite les populations, indépendamment de leur appartenance religieuse, à résister dans un esprit de dialogue et de réconciliation.

Manuella Affejee- Cité du Vatican

La tonalité du communiqué publié à l’issue de l’assemblée est particulièrement dramatique. Les évêques constatent avec «désolation» et «consternation» que le rythme des attaques terroristes s’est considérablement intensifié ces derniers mois, prenant même une tournure religieuse, avec des «assassinats et des enlèvements ciblés». Et de dresser une longue et macabre liste des meurtres et rapts ayant visé tant des responsables religieux que des coutumiers, enseignants, civils et membres des forces de sécurité.

Risque de famine

La conférence épiscopale condamne avec énergie cette inadmissible «spirale d’horreur» faite de massacres, de destructions, de vols et de profanations. Elle conspue de la même manière les groupes et individus cherchant à instrumentaliser les différences religieuses pour instiller la suspicion, semer la division et attiser des conflits intercommunautaires. Les exactions régulières de groupes armés islamistes ont causé la fuite éperdue de quelque 150 000 personnes dans le nord du Burkina; au Niger voisin, on recense au moins 70 000 déplacés internes. En mars dernier, les Nations unies affirmaient que toute la région se trouvait à l’orée d’une «crise sans précédent». L’exode de ces populations, obligées d’abandonner leurs champs et leurs moyens de production, fait poindre le risque d’une famine, s’inquiètent les évêques.

Vaincre le mal par le bien

Face à la gravité de la situation, ils adjurent les «populations éprises de paix» de «rester soudées», debout dans l’épreuve, de «cultiver la cohésion» entre les diverses composantes de la société, afin de déjouer les pièges des terroristes. Ils demandent tout particulièrement aux fidèles chrétiens de faire preuve de vigilance, de rester «disciples et témoins de Celui qui a vaincu le mal par le bien».

Aux autorités, les pasteurs burkinabés et nigériens expriment leur gratitude pour «ce qui se fait déjà» en terme de protection des populations, mais ils les enjoignent aussi «à mieux assumer leur mission régalienne en affirmant s’il le faut, l’autorité de l’Etat partout où cela s’avère nécessaire».

«C’est dans la solidarité et l’amour sincère de la patrie que nous finirons par vaincre ceux qui veulent nous diviser en semant la haine dans les cœurs et en provoquant les conflits; l’avenir de nos populations appartient à ceux qui acceptent de se donner la main, dans un esprit de dialogue et de réconciliation, pour construire des nations où il fait bon vivre pour tous», conclut le communiqué.

 

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19 juin 2019, 17:01