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St Joseph's Church, Guwahati (Inde), 19 décembre 2017 St Joseph's Church, Guwahati (Inde), 19 décembre 2017 

Une croix attaquée par des fondamentalistes au Kerala

Dans un village de la région indienne du Kerala, la profanation d’une croix traduit la volonté de quelques extrémistes de créer des divisions dans une zone pourtant paisible. La communauté chrétienne a condamné ce geste et souhaite que l’état de droit soit préservé.

Adélaïde Patrignani - Cité du Vatican 

La croix avait été mise en place en 1954 en haut d’une colline de Panchalimedu, localité montagneuse du Kerala, au sud-ouest de l’Inde. C’est avec elle que s’achevait un chemin de croix dont les 14 stations faisaient l’objet de réguliers pèlerinages de la part des fidèles de l’église St Mary.

Stratégie de peur 

Le 15 juin dernier, quelques membres de l’Antarrashtriya Hindu Parishad, formation extrémiste hindoue locale, sont allés planter un trident – symbole du fondamentalisme hindou – devant cette croix. Le groupe accusait la paroisse St. Mary de vouloir s’approprier des terrains appartenant à l’État.

Ce geste sacrilège a été condamné par Sajan K George, président du Global Council of Indian Christians (Gcic). D’après lui, «les éléments radicaux des brigades du safran [couleur des vêtements des nationalistes hindous, ndlr] veulent détruire avec agressivité la paix qui règne entre les communautés et la tolérance de l’État méridional du Kerala». Il souligne que «toute dispute au sujet de la terre doit être résolue par un tribunal et non par des voyous qui rallient les foules pour détruire et créer un climat de peur. L’Inde est un pays laïc et démocratique, où prévaut l’état de droit», tient-il à rappeler.

Une hostilité persistante

Le père James, de la paroisse St. Mary, a quant à lui expliqué que l’installation de la croix remonte à l’époque où «Panchalimedu appartenait à deux familles de haute extraction sociale: les Kallivayalil et les Karimbanal. Puis, lorsque le gouvernement a approuvé la loi de réforme sur les terrains en 1963, cette terre s’est trouvé réquisitionnée par l’État, mais les croix sont restées là où elles étaient». Il a également souligné l’attachement des paroissiens à ce chemin de croix.

L’administration locale n’a pas tardé à retirer le trident, tandis que la police a enregistré une plainte contre les responsables, qui ont été incriminés pour «tentative de créer des tensions sectaires». La paroisse a quant à elle décidé de retirer la croix, y voyant un geste de pacification. Les 14 stations du chemin de croix sont toutefois restées en place. Ce qui n’a pas suffi à apaiser les nationalistes, lesquels ont manifesté quelques jours plus tard – le 19 juin – contre la présence de chemin de croix.

Avec Asianews

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25 juin 2019, 12:25