Brésil: l'Église catholique s'indigne des violences contre les indigènes
Alors que le président Jair Bolsonaro souhaite libéraliser l’exploitation des réserves jusqu’alors protégées, l’assassinat du chef du peuple Wayapi, dans l’État de l’Amapà, près de la Guyane française, a suscité la consternation.
Les faits remonteraient au 23 juillet mais n’ont été révélés que plusieurs jours après. Des trafiquants armés de mitraillettes ont semé la terreur dans des villages de la réserve indigène, et le corps de leur chef Emira Wayapi a été retrouvé mort. Après de nombreux épisodes de violence dans les années 1970, 80 et 90, la population avait pu retrouver une certaine sécurité grâce à la délimitation de la réserve en 1996, mais les positions du président Bolsonaro en faveur de sa suppression ont, semble-t-il, donné aux orpailleurs un sentiment de toute-puissance face à des forces de sécurité passives ou même complices.
Reconstruire «une nation de frères et soeurs»
Suite à ce drame, le Conseil indigéniste missionnaire, la Pastorale de la Terre et la présidence de la conférence épiscopale du Brésil ont diffusé des communiqués s’inquiétant de l’aggravation de la crise sociale et environnementale dans cet immense pays. Les évêques du Brésil le répètent : «Nous devons être une nation de frères et sœurs, en éliminant tout type de discrimination, haine et préjugé. Nous sommes responsables les uns des autres.»
Ils dénoncent «l’exploitation effrénée de l’Amazonie» et renouvellent leur «engagement pour la promotion et la défense de la vie sous toutes ses formes et expressions, parmi lesquelles le respect de la création du point de vue d’une écologie intégrale».
Pour sa part, le Réseau ecclésial panamazonien exprime son «indignation de voir nos frères chassés à cause d’un projet politique et économique qui ne tient pas en considération la dignité humaine et la vie des personnes».
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