Pour le directeur de Caritas Afrique, le continent doit "se réveiller"
Mgr Gilbert Justice Yaw Anokye, archevêque de Kumasi au Ghana ne mâche pas ses mots: «nous avons porté au pouvoir des leaders corrompus, en suivant des critères tribaux, par peur ou pour obtenir des faveurs», assène-t-il. «Nous avons choisi des leaders qui n’ont pas aidé l’Afrique depuis l’indépendance. Nous avons eu de bons dirigeants qui ont été chassés du pouvoir par des coups d’État, ourdis par des personnes ou des puissances obéissant à des intérêts propres». Et d’établir un parallèle avec plusieurs pays asiatiques, comme Singapour et la Malaisie, qui ont pu sortir de la pauvreté, grâce aux «bons gouvernants» qu’ils se sont choisis.
L’archevêque estime que l’Afrique dort «depuis trop longtemps» et qu’elle devrait se lever «immédiatement». Comment? En misant sur des leaders qui soient porteurs d’une vraie démocratisation, artisans de bonnes politiques «non pour leurs poches, pour leurs familles, ou pour leur groupe ethnique: cette époque est révolue, et elle ne devrait plus être autorisée en Afrique», prévient-il.
Les problèmes du continent
Ils sont de plusieurs natures. Mgr Anokye distingue d’abord les conflits armés et guerres civiles, en Érythrée ou au Soudan du Sud ; l’extrémisme religieux à l’œuvre au Nigéria (Boko Haram), en Somalie (Shebab) et dans le Sahel (Al-Qaïda) ; l’instabilité politique au Burkina Faso ou en Côte d’Ivoire. Tous ces facteurs poussent des millions de personnes à émigrer. À cela s’ajoutent des catastrophes naturelles imprévisibles, comme les cyclones qui ont récemment touché le Mozambique, le Zimbabwe et le Malawi et d’autres raisons, imputables aux hommes, telles que l’exploitation agressive des sols et sous-sols, à travers l’industrie extractive et minière.
L'action de Caritas
Dans pareils contextes, les interventions de Caritas, souvent dans des situations d’urgence, ont une triple dimension: préventive, curative et de réhabilitation. Mgr Anokye cite à cet égard l’exemple de Caritas Ouganda, qui aide les réfugiés «à recommencer à vivre». «Nous leur donnons de la nourriture, des médicaments et des couvertures, mais nous travaillons aussi à leur réhabilitation et à leur insertion dans la société. Cela fait partie de notre mission», assure-t-il.
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