Dom Helder Camara, le choix des pauvres
Né en 1909 dans une famille de 13 enfants, ordonné prêtre en 1931, Dom Helder Camara est nommé évêque auxiliaire de Rio de Janeiro en 1955. Déjà très sensible aux questions de justice sociale et de pauvreté, il s’attelle à mettre sur pied un projet de logement pour les habitants des favelas cariocas. En 1964, il devient archevêque d’Olinda et Recife, dans le Nordeste, une région parmi les plus défavorisées du Brésil. Il y restera jusqu’à sa démission en 1985 pour raison d’âge.
L’archevêque se fait l’ardent défenseur d’une Église proche des pauvres et au service de l’humanité blessée. Il s’attache alors à développer une «spiritualité de la pauvreté». Dom Camara veut remettre les derniers à la première place, il souhaite partager leur vie ; et pour cela, il n’hésite pas à délaisser le palais archiépiscopal pour s’installer dans une modeste maison paroissiale située derrière une petite église.
Il participe à la création du Conseil épiscopal d’Amérique latine (CELAM), au sein duquel il contribue à définir «l’option préférentielle pour les pauvres». Une vision qu’il porte également à Rome, lors du Concile Vatican II auquel il participe et au cours duquel il s’oppose à la tendance plus conservatrice. Cet engagement basé sur la non-violence, la justice et le dévouement aux pauvres, le pousse à s’élever avec vigueur contre la dictature militaire (1964-1986) qui le surnomme «l’évêque rouge», «l’agitateur». Son style bien affirmé suscite aussi parfois l’incompréhension, voire une certaine hostilité parmi certains de ses confrères, sans parler de ses relations souvent tumultueuses avec la curie romaine. Mais la fidélité à l’Eglise reste, jusqu’au bout, fondamentale pour Dom Helder Camara.
La phase diocésaine de son procès en béatification s’est achevée en décembre 2018. Le dossier se trouve dès lors entre les mains de la Congrégation pour les causes des saints.
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