L’évêque de Derry invite à construire un futur de paix en Irlande du Nord
De 1968 à 1998, l’Irlande du Nord a vécu un conflit sanglant qui a fait environ 3600 morts et 30 000 blessés. En août 1969, les émeutes de Derry provoquèrent l’intervention de l’armée britannique, qui donna à ces “troubles” l’ampleur d’une véritable guerre civile.
Interrogé par la section anglophone de Vatican News pour revenir sur cet anniversaire, l’actuel évêque de Derry, Mgr Donal McKeown, explique que «nous voulons regarder le passé, apprendre et s’assurer que nous sommes en train de créer de l’espoir pour le futur, spécialement pour nos jeunes et non pas en nous laissant prisonnier d’évènements qui sont arrivés il y a un demi-siècle».
La coopération œcuménique
Ce qui est particulièrement important est le dialogue, qui a poussé les principales Églises chrétiennes à travailler ensemble pour construire des ponts. L’évêque explique que les responsables catholiques, presbytériens, méthodistes et anglicans en Irlande du Nord veulent parler ensemble pour s’assurer que les jeunes ne soient pas éduqués dans «un récit destructif» à propos du passé.
Un exemple de cette coopération œcuménique a été donné après le meurtre de la journaliste Lyra McKee lors du Jeudi Saint, en avril de cette année. En évoquant cet évènement choquant qui a provoqué une large condamnation, l’évêque de Derry explique qu’il a rédigé son communiqué en lien avec son homologue anglican, qu’ils ont porté la Croix du Vendredi Saint ensemble dans les rues de la ville, et qu’ils se sont rendus ensemble sur le lieu du meurtre avec d’autres responsables politiques et religieux. Leur témoignage de fraternité et leur simple présence ensemble, ont été beaucoup appréciés.
Les incertitudes du Brexit
Interrogé au sujet des défis que pose le Brexit pour l’Irlande du Nord et pour la population de Derry (ville frontalière de l’Ulster et de la République d’Irlande), Mgr McKeown explique que ses principales préoccupations concernent «les tensions croissantes, les dissensions communautaires autour du futur de la frontière, le chômage, le manque d’espérance pour les jeunes».
Grâce à l’Accord du Vendredi Saint, «nous avons eu l’intégration de l’économie, le fait que la frontière est entièrement invisible, le fait que les gens peuvent sentir qu’ils peuvent respirer et regarder le futur avec confiance, mais tout ceci est menacé par le risque de rétablissement d’une frontière s’il n’y a pas d’accord» sur le Brexit, explique-t-il.
Alors que la date fatidique du 31 octobre approche, Mgr McKeown souligne que «ceux qui sont en train de mener le Brexit devraient reconnaître non pas seulement le bénéfices pour l’East Sussex (en Angleterre), mais aussi les défis pour West Derry».
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