L’Assomption, de la fête au dogme
Unanimement célébrée dans toutes les Églises d’Orient et d’Occident, l’Assomption de la Vierge Marie a été introduite en Europe sous l'influence du pape Théodore au viie siècle.
En 1638, le roi Louis XIII, qui désire un héritier, consacre le Royaume de France à la Vierge Marie et demande à ses sujets de faire tous les 15 août une procession dans chaque paroisse afin que sa descendance soit assurée. Le futur Louis XIV naissant l'année suivante, la fête célébrée par le vœu de Louis XIII revêt dès lors une importance particulière en France.
C’est à partir du XIXe siècle que des pétitions affluent vers la Ville éternelle pour que soit officiellement défini le dogme de l’Assomption. Entre 1854 et 1945, huit millions de fidèles écriront à Rome en ce sens. 1 332 évêques et 83 000 prêtres, religieux et religieuses viendront s’y ajouter.
Face à ces demandes répétées, Pie XII, par l’encyclique Deiparae Virginis, publiée en mai 1946, demande à tous les évêques du monde de se prononcer sur la question. La réponse est quasi unanime : 90 % des évêques y sont favorables. Le Pape Pie XII décide de proclamer solennellement le dogme de l’Assomption en 1950, non pas un 15 août mais le 1er novembre, jour de la Toussaint, situant ainsi Marie dans la communion de tous les saints.
Le 1er novembre 1950, Pie XII officialise ainsi la fête mariale qui existe depuis quatorze siècles en proclamant que l'Assomption doit être désormais considérée comme un dogme de foi divinement révélé par Dieu. Marie, ayant été préservée du péché originel et n'ayant commis aucun péché personnel, a été élevée à la gloire du ciel, après la fin de sa vie terrestre, en corps et en âme. Rien n'obligeait, en effet, son enveloppe charnelle à attendre la résurrection des corps à la fin des temps. (Constitution Munificentissimus Deus, 1er novembre 1950).
Mgr Luc Ravel, archevêque de Strasbourg, développe la signification spirituelle de cette solennité.
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