Cameroun: les chefs religieux participent au Grand débat national
Hélène Destombes - Cité du Vatican
Le Grand débat national a été convoqué par le président camerounais Paul Biya. L’objectif est de trouver une issue à la crise que traverse le pays, dont l’épicentre est le conflit séparatiste dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du pays. Depuis 2016, la minorité anglophone, répartie dans deux régions sur les dix que compte le Cameroun, proteste contre ce qu'elle appelle sa «marginalisation» dans la société. Elle réclame l’utilisation de la langue anglaise au lieu de la langue française à l'école et devant les tribunaux.
Les chefs religieux souhaitent participer au Grand débat national pour œuvrer en faveur de la pacification. «En tant que chefs religieux, nous prions pour que notre pays retrouve la paix, car nous ne pouvons oublier les souffrances de centaines de milliers de nos concitoyens, dont certains meurent de faim et de maladies», soulignent les chefs religieux organisateurs de la Conférence générale anglophone, qui visait à trouver une issue à la crise.
Une étude de 400 pages comme contribution au débat
«Nous sommes obligés de faire tout ce qui est en notre pouvoir, même au prix de pertes de vies, pour ramener la paix au Cameroun» ajoute le cardinal Christian Tumi, archevêque émérite de Douala, qui salue l'initiative du chef de l'État la qualifiant d’orientation «sur la bonne voie».
Avant même la tenue du Grand débat national, les leaders religieux ont remis au Premier ministre Joseph Dion Ngute, un rapport de 400 pages, fruit d’un questionnaire adressé aux habitants de la région anglophone du Cameroun. À partir de quelque 1 000 réponses, ils ont analysé la crise anglophone, ses causes, et proposé des solutions.
Le conflit entre les sécessionnistes et l’armée nationale camerounaise dans les régions anglophones du Cameroun a jeté sur les routes des centaines de milliers de personnes. Selon les Nations Unies, 530 000 hommes, femmes et enfants se sont réfugiés dans les forêts environnantes et dans les régions francophones.
(Avec l’agence Fides)
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