Les aumôniers militaires réunis en formation à Rome
Cette rencontre, organisée à l'Augustinianum, institut de formation patristique rattaché à l'Université pontificale du Latran, propose plusieurs conférences sur des thèmes aussi variés que «la protection des personnes vulnérables, entre droit international et droit humanitaire», «la détention dans les conflits armés» ou encore «le rôle des aumôniers militaires dans la prévention des violations des droits des prisonniers». Une rencontre organisée par le Dicastère pour le Service du Développement humain intégral, en lien avec la Congrégation pour les évêques et la Congrégation pour l'Evangélisation des peuples.
Cette conférence internationale, dont la première édition s'est tenue en 2003, a pour objectif de former les aumôniers aux droit humanitaire international et à ses évolutions. Cette rencontre se tient alors que viennent d'être célébrés les 70 ans des Conventions de Genève, qui protègent les personnes blessées, les civils ou les prisonniers de guerre.
«C'est un thème d'une grande actualité à une époque où le Pape François évoque "la troisième guerre mondiale en morceaux". Une expérience de conflit et de guerre, bien sûr, qui indique en même temps la soif de paix et de justice entre les États, entre les nations et entre les différents peuples du monde» a commenté le cardinal Peter Turkson, préfet du Dicastère pour le Service du Développement humain intégral, dans un discours ouvrant ces deux jours de formation.
Des traitements inhumains visant les minorités
Cette formation «vise à examiner un aspect particulier de la dure réalité des conflits armés, à savoir la privation de liberté des personnes touchées par cette tragédie et qui se trouvent donc dans une situation de vulnérabilité» a rappelé le cardinal Turkson. Au centre des réflexions, a t-il précisé, figurent les prisonniers quels qu'ils soient, victimes d'enlèvements, de disparitions forcées ou d'exécutions extrajudiciaires, «sans parler des traitements inhumains qui touchent parfois des minorités ethniques, linguistiques, politiques, culturelles et religieuses.»
«À toutes ces personnes en situation de vulnérabilité, l'aumônier est appelé à témoigner par ses paroles et sa vie du souci de l'Eglise et de l'amour miséricordieux de Dieu qui n'exclut personne.» a encore souligné le cardinal Turkson. Par conséquent, a t-il appuyé, il est important que ces aumôniers exercent leurs activités, non seulement d'un point de vue spécifiquement religieux, mais aussi pour la défense de la dignité des personnes détenues.
Ces deux jours devraient permettre d'entendre l'apport des aumôniers militaires dans ces réflexions sur la dignité de la personne, selon le cardinal ghanéen, qui a formé le souhait que cette rencontre contribuera «à sensibiliser l'opinion publique au sort des prisonniers et à mieux protéger la dignité de la personne humaine, sa liberté et ses droits inaliénables, dans le contexte des conflits armés.».
À la fin de son allocution, le cardinal Turkson a confié cette rencontre à son prédecesseur le vénérable cardinal François-Xavier Nguyên Van Thuân, ancien président du Conseil pontifical Justice et Paix qui passa 13 ans dans les prisons communistes du Vietnam.
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