Caritas Europe: migration et développement peuvent profiter à tous
La publication du rapport ‘Common home: migration and development in Europe and beyond’ vise à promouvoir des discussions plus apaisées, basées sur des éléments concrets. Pour le réaliser, Caritas Europe s’est ainsi appuyée sur la littérature existante, l’analyse de données statistiques locales et internationales et les découvertes, témoignages et bonnes pratiques mis en évidence dans les études 'Common home', sur les liens entre migration et développement, réalisées dans onze pays européens.
«Du point de vue de Caritas, dans les bonnes conditions, la migration peut contribuer au développement humain intégral des migrants et des membres des deux pays de destination et pays d'origine», affirme Maria Nyman, la secrétaire générale de Caritas Europe.
La migration, une chance pour le développement
Dans son enquête financée par le projet de la Commission européenne MIND (Migration. Interconnectedness. Development), Caritas Europe expose la manière dont la migration en elle-même créé et contribue au développement durable des pays d’origine et de destination des migrants, en favorisant par exemple la coopération internationale. L’organisation catholique décrypte également l’impact positif pour les hommes et les pays, des politiques et des pratiques vertueuses mises en œuvre au sein de l’UE ou des états membres.
Sans faire de distinction entre réfugiés et migrants économiques, Caritas Europe envisage le développement comme un processus au long terme, qui vise à construire une communauté et consolider les capacités sociales et économiques des ménages. L’exclusion, le manque d’opportunité, d’accès à un emploi digne, à des soins de santé ou à l’éducation sont également des critères de pauvreté à éradiquer. Mais «la réduction de la pauvreté n’est pas en soi une stratégie pour réduire les migrations», précise le rapport qui de surcroit souligne qu’aucune corrélation entre ces deux facteurs n’a été établie.
Pour Caritas, les migrations ont et auront toujours cours et qu’ils restent chez eux ou qu’ils s’installent dans un nouveau pays, ce qui finalement compte, c’est que «dans tous les lieux qu’ils désignent comme étant leur maison», les hommes aient «le droit» de trouver les conditions économiques, politiques, environnementales et sociales pour pouvoir «vivre dignement et accomplir leur vie». Ainsi «plutôt que de se focaliser sur l’arrêt des migrations, les gouvernements devraient mettre la priorité sur des politiques de développement qui créent un environnement permettant aux personnes d’accomplir pleinement, leur potentiel, leur projet de vie et leur développement humain intégral», souligne le rapport.
Placer les droits humains au cœur des politiques de développement
27 recommandations spécifiques sont formulées à l’adresse de ceux qui font les lois au sein de l’Union européenne. Trois principaux messages sont mis en exergue : changer le discours négatif sur les migrations qui alimente les attitudes d’hostilité vis-à-vis des migrants, maximiser le développement potentiel dû aux migrations, en assurant un développement humain intégral aux migrants dans leur pays de destination et enfin, accroître les opportunités des migrants afin qu’ils contribuent aux progrès dans leur pays d’origine, ce qui favorisera un «cercle vertueux entre les migrations et le développement».
Il est également demandé aux institutions européennes de placer le respect des droits humains au cœur de leur partenariat avec des pays tiers, qu’elles s’assurent que leurs politiques étrangères ne nuisent pas aux opportunités de développement dans les pays en voie de développement, par exemple, dans le cadre des mobilités régionales au sein du continent africain.
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