«Le territoire congolais devient un champ de bataille pour les autres pays»
Entretien réalisé par Hélène Destombes – Cité du Vatican
En ce premier dimanche de l’Avent, le Pape et les 1 500 Congolais présents dans la basilique vaticane ont prié pour la paix «gravement menacée» en particulier dans les territoires de Beni et de Minembwe. Des conflits y font rage, «alimentés même de l’extérieur, a déclaré François, dans le silence complice de beaucoup».
Le Saint-Père a également vivement dénoncé le consumérisme et la cupidité qui alimentent la violence. Et «alors que le monde est plein d'armes qui causent des morts, nous ne réalisons pas que nous continuons à armer le cœur de colère», a-t-il poursuivi. Le Pape a souhaité que la venue du Seigneur réveille les fidèles et désarme leurs cœurs.
Un millier de morts en 5 ans
Sur le terrain, le climat reste toujours extrêmement tendu dans l’est de la République démocratique du Congo. À Béni, les forces de sécurité congolaises ont tiré en l'air ce 2 décembre pour disperser des manifestations contre l’ONU, après l’attaque la semaine dernière d’une base civile de la Mission des Nations unies au Congo. Les manifestants dénoncent l’inaction des autorités et de la Monusco face aux massacres de civils dans la région, attribués au groupe armé ADF, d'origine ougandaise. Une centaine de personnes ont été tuées au mois de novembre, et plus de 1000 depuis 2014.
L'abbé Donatien Nsholé, secrétaire général de la Conférence épiscopale nationale du Congo exprime son inquiétude et dénonce la présence de forces étrangères sur le territoire congolais. Mais avant tout, il explique que les paroles du Pape constituent un précieux soutien en ces temps difficiles.
Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici