En Gambie, les Églises exigent la laïcité de l’Etat contre les dérives islamistes
Au pouvoir depuis 22 ans, Yahya Jammeh avait déclaré la Gambie «république islamique» peu après sa défaite à la présidentielle de 2016, sans consulter le Parlement national ni la population. La décision avait suscité de vives protestations de la part de la minorité chrétienne, qui représente 9% de la population –dont 2% de catholiques. Ainsi, malgré ses assurances, une série de restrictions ont été édictées, notamment l'imposition du voile aux femmes chrétiennes employées dans l'administration publique et la réduction de l'espace du cimetière chrétien de Banjul.
Aujourd’hui, le pays d’Afrique de l'Ouest est dirigé par Adama Barrow qui a remporté le scrutin de 2016, convenant de se retirer au bout de 3 ans. Le dirigeant aujourd’hui ne tient pas parole, des milliers de Gambiens descendent donc la rue pour réclamer son départ.
Mais afin d'éviter que ce type d'abus religieux et sociétaux ne se reproduise, le Conseil chrétien gambien, composé des Églises catholique, anglicane et méthodiste, a récemment demandé l'inscription d'un «État laïc» dans le préambule de la future Constitution.
La Constitution actuelle reconnaît la liberté religieuse et les communautés religieuses ne sont pas obligées de s'enregistrer, tandis que la loi garantit le droit à l'éducation religieuse, tant islamique que chrétienne, dans les écoles publiques et privées. Les relations entre l'Église catholique et les institutions musulmanes sont généralement bonnes, bien que le tournant islamique de Jammeh ait suscité une grande inquiétude parmi les chrétiens.
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