Recherche

L'étoile qui marque le lieu de naissance du Christ L'étoile qui marque le lieu de naissance du Christ

Noël: aucun permis de sortie pour les chrétiens de Gaza

Pas un chrétien de Gaza ne pourra célébrer Noël à Bethléem ou à Jérusalem: cette année, les autorités israéliennes ont décidé de ne leur concéder aucun permis de sortie.

Manuella Affejee- Cité du Vatican

Le nombre de pèlerins et touristes se rendant en Terre Sainte est en constante augmentation: les chiffres publiés, notamment par le bureau des statistiques de l’État hébreu, le confirment depuis plusieurs années. Cela est particulièrement vrai au moment des grandes fêtes chrétiennes, comme Noël et Pâques. Ainsi, cette année encore, Jérusalem et Bethléem se préparent à un flot soutenu de visiteurs, venus du monde entier pour célébrer la naissance du Christ. Mais les festivités ne devraient voir la participation d’aucun chrétien de Gaza. Les autorités militaires israéliennes ont en effet décidé de n’accorder aucun permis pour ce Noël 2019, en invoquant des «raisons de sécurité».

Un droit et non un privilège

Ces permis, généralement délivrés peu avant Noël et Pâques, permettent aux chrétiens gazaouis de sortir de leur territoire enclavé pour un temps donné, afin de se rendre dans les Lieux saints de Jérusalem ou Bethléem, et de visiter leurs familles habitant en Cisjordanie. Les modalités de dispense de ces permis varient d’une année sur l’autre; à l’aune du contexte, les Israéliens peuvent décider d’en réduire le nombre ou d’y appliquer des limites d’âge. Le choix de ne pas en délivrer cette année témoigne quoi qu’il en soit d’une politique de restriction toujours plus prégnante à l’encontre de la bande de Gaza. Par le passé, plusieurs chefs d’Église avaient tancé une logique d’occupation insensée; faisant valoir que, pour ces chrétiens de Gaza, la possibilité de venir prier à Bethléem relevait bien d’un droit et non d’un quelconque privilège.

Une présence réduite à peau de chagrin

La présence chrétienne à Gaza s’amoindrit sensiblement. Face à des conditions de vie précaires et au manque évident de perspectives, l’émigration reste une tentation inexorable. On y comptait il y a encore quelques années environ 3 000 chrétiens de toute confessions; ils ne représentent aujourd’hui que 1 200 âmes, dont environ 120 catholiques latins. Ces derniers ont d’ailleurs reçu la visite de l’administrateur apostolique du Patriarcat latin de Jérusalem. Mgr Pierbattista Pizzaballa a passé trois journées au milieu de ce petit troupeau, célébrant avec lui, et avec quelques jours d’avance, la naissance du fils de Dieu, conférant à quelques jeunes les sacrements de la première communion et de la confirmation. Pas de fête à la Basilique de la Nativité pour eux donc cette année, mais une certitude: «L’Enfant-Jésus arrivera quand même jusqu’à nous», certifie ainsi un paroissien gazaoui à l’Agence Fides. 

Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici

14 décembre 2019, 16:52