Église en Terre Sainte: «Le plan de paix ignore la dignité des Palestiniens»
Delphine Allaire - Cité du Vatican
«Comme nous l’avons dit à plusieurs reprises dans le passé, nous sommes convaincus qu’aucune proposition ni aucune perspective sérieuse ne pourra être atteinte sans l’accord des deux peuples, Israéliens et Palestiniens. Ces propositions doivent être fondées sur l’égalité des droits et la dignité».
Or, le plan de paix présenté par Donald Trump «ne remplit pas ces conditions», ont affirmé les Ordinaires catholiques de Terre Sainte dans un communiqué ce 29 janvier.
Une initiative unilatérale
«Il ignore la dignité et les droits des Palestiniens. Il doit être vu comme une initiative unilatérale, puisqu’il fait siennes presque toutes les demandes d’une partie, celle d’Israël, et son programme politique. D’autre part, ce plan ne prend pas réellement en considération les justes exigences du peuple palestinien à l’égard de sa patrie, de ses droits et de la dignité de son existence», écrivent-ils, redoutant que le plan ne créé «plus de tensions et probablement plus de violence et d’effusion de sang», au lieu d’apporter des solutions.
Et l'assemblée des ordinaires de faire part de son souhait de voir les accords précédemment conclus entre les deux parties «respectés et améliorés sur la base d’une égalité complète en humanité entre les peuples».
Appel à la prière des Églises du monde entier
«Nous appelons les Églises du monde entier à prier pour la Terre Sainte, à œuvrer pour une justice réelle et pour la paix, et à être la voix des laissés-pour-compte», en concluent les Ordinaires.
Le Patriarche émérite de Jérusalem, Mgr Michel Sabbah, en appelle lui pour sa part à l'Europe et à la Russie: «Les portes de l'espoir ont été fermées par les États-Unis, elles devraient être rouvertes par l'Europe et la Russie. Ils savent quoi faire. L'heure est venue. Nous espérons qu'ils auront le courage véritable d'œuvrer à la sauvegarde de cette terre et de ses deux peuples», a-t-il écrit ce 29 janvier dans les colonnes d'Abouna.org, site d'information catholique jordanien.
Ce plan de paix fait de larges concessions à Israël, en reconnaissant par exemple les annexions des colonies que l’État hébreu a déjà implanté sur le territoire palestinien. Le document acte aussi la souveraineté israélienne sur la vallée du Jourdain, une zone déjà occupée de la Cisjordanie, qui deviendrait, à terme, la frontière orientale d'Israël. De plus, le plan assure que Jérusalem restera «la capitale indivisible d'Israël», et propose de créer une capitale de l'État palestinien en banlieue de Jérusalem-Est.
Profondément révoltés, des Palestiniens manifestaient mercredi contre le plan dans la bande de Gaza, où des milliers de personnes s'étaient déjà réunies mardi soir. Des rassemblements ont également lieu en Cisjordanie, territoire palestinien occupé depuis 1967.
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