Venezuela: les évêques dénoncent un «régime totalitaire et inhumain»
Le peuple vénézuélien est «l’authentique sujet et protagoniste du changement requis au Venezuela», rappelle d’abord la Conférence épiscopale du pays, et l’Église veut continuer à «apporter le soutien nécessaire à tous», en particulier aux personnes les plus vulnérables. Les prélats réitèrent également ce qu'ils ont demandé dans leur exhortation pastorale du 12 juillet dernier: «face à la réalité d'un gouvernement illégitime, le Venezuela appelle à un changement de cap, à un retour à la Constitution. Ce changement exige la révocation de ceux qui exercent le pouvoir de manière illégitime et l'élection d'un nouveau président de la République dans les meilleurs délais».
Respecter la dignité de tous
Les évêques s’adressent également aux membres des forces armées du pays, demandant qu'ils soient guidés par «une conscience saine» et qu'ils respectent «la dignité et les droits de toute la population». Les responsables politiques, qu’ils fassent partie du gouvernement ou de l'opposition, doivent eux aussi être attentifs aux besoins de la populations et à ses «cris», sans privilégier leurs propres intérêts.
Dans leur message, les prélats mentionnent également les Vénézuéliens contraints de quitter leur terre d’origine. Ils les encouragent à s'intégrer dans la culture des pays d’accueil , à l’exemple des migrants accueillis au Venezuela. Ils les exhortent «à ne pas cesser de manifester leur témoignage de foi et de charité, en participant aux œuvres de la société et de l'Église», afin d’être les «ambassadeurs de l'héritage reçu de [leurs] ancêtres».
Un pays appauvri par l'imposition d'un système idéologique
Puis les évêques s’adressent aux peuples d'Amérique et du monde, les invitant à écouter «le cri du peuple vénézuélien». Aux pays qui ouvrent leurs portes aux migrants vénézuéliens, ils demandent d’accorder à ces derniers l'attention nécessaire, afin qu’ils vivent dans la dignité.
Concernant les messages faisant croire à la «normalité» que diffusent les médias gouvernementaux et les autorités du pays, l’épiscopat du Venezuela n’y voit que «fausseté et cynisme». «Il est inacceptable qu’un pays avec d’immenses richesses matérielles ait été appauvri par l’imposition d’un système idéologique, qui loin de promouvoir l’authentique bien-être, a tourné le dos à ses citoyens», s’insurgent les prélats. Selon eux, les gouvernants actuels ne sont avides que de «richesse» et de «pouvoir hégémonique», jusqu’à «briser toutes les tentatives de vivre dans une démocratie authentique».
«Nous vivons dans un régime totalitaire et inhumain, poursuivent les évêques avec vigueur, dans lequel la dissidence politique est persécutée par la torture, la répression violente et les assassinats, et auquel s'ajoutent la présence de groupes irréguliers sous le regard complaisant des autorités civiles et militaires, l'exploitation irrationnelle des ressources minières qui détruit de vastes zones du territoire Vénézuélien, le trafic de drogue et le trafic d'êtres humains».
Élections et soutien humanitaire
Les évêques saluent ensuite les efforts déjà menés par la communauté internationale, l’incitant à «exiger du gouvernement actuel des élections libres et fiables, en plus d’une aide solidaire et humanitaire pour résoudre la situation d’urgence de la majorité des Vénézuéliens».
Ils remercient enfin les Églises qui accueillent et accompagnent des migrants vénézuéliens. «Nous sommes conscients de la complexité du fait de recevoir un nombre si important de personnes», reconnaissent les évêques, sûrs que la foi et les forces des personnes accueillies contribueront «au bien-être des communautés chrétiennes» faisant preuve d’hospitalité.
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