En Irlande, émotion après le meurtre d’un garçon de 17 ans
«Une profanation du caractère sacré de la vie qui affaiblit notre humanité commune et la civilisation de notre peuple». L'évêque auxiliaire de l'archidiocèse irlandais d'Armagh, Mgr Michael Router, condamne sans hésitation la macabre découverte par les enquêteurs de Dublin lundi 13 janvier, en deux endroits différents de la capitale, des restes démembrés d'un adolescent de 17 ans. Le meurtre serait lié à une violente querelle entre des gangs de trafiquants de drogue à Drogheda, une ville portuaire située à 56 km au nord de Dublin, qui a déjà fait deux morts l'année dernière. En plus d'un appel fort à l'action et à la prière pour la protection du bien commun, Mgr Router réitère dans une déclaration son offre de médiation entre les parties au conflit, «pour aider à mettre un terme définitif à ce cycle de violence sanglante».
Une attaque qui «dépasse l'imagination»
Keane Mulready-Woods, le nom du garçon, avait disparu à Drogheda, une ville portuaire du Louth au nord de Dublin, le dimanche 12 janvier vers 18 heures, quand il a été vu pour la dernière fois par sa famille. Avant d'être tué, il aurait été enlevé et torturé. Les restes du jeune homme, décapité et disséqué, ont été retrouvés à la fois dans le lotissement de Coolock par un groupe d'adolescents et dans la banlieue de Drumcondra par des pompiers travaillant à éteindre un incendie. «Toute vie humaine est sacrée et une attaque de cette nature sur un jeune garçon est terrifiante et dépasse l'imagination», poursuit Mgr Router : «Tuer un autre être humain de cette manière signifie ignorer complètement les principes fondamentaux de notre foi chrétienne et constitue une attaque contre Dieu à l'image duquel nous avons été créés».
Le prélat a exhorté toute la population civile à coopérer avec la Garda, le corps de police de la République d'Irlande, afin que ceux qui ont organisé le crime et ceux qui l'ont commis soient traduits en justice. Pour sa part, la police a décrit le crime comme «une attaque brutale et sauvage, totalement inacceptable dans toute société démocratique normale».
«Assez, c'est assez», ajoute l'évêque d'Armagh. «La sous-culture répréhensible de notre société qui considère toute vie humaine, y compris celle des enfants, comme sacrifiable, doit être vaincue». D'où l'appel à la protection et à la prise en charge des enfants vulnérables : «J'espère sincèrement que toutes les organisations civiles qui luttent contre le fléau de la toxicomanie dans notre pays seront soutenues par les ressources nécessaires pour mener à bien leur tâche. C'est un problème qui doit être traité sérieusement par toute la communauté, une priorité absolue pour la campagne électorale et pour le futur gouvernement». Le 8 février prochain, en effet, selon la date indiquée par le Premier ministre Leo Varadkar dans sa demande de dissolution du Parlement, adressée au Président de la République, Michael D. Higgins, des élections anticipées auront lieu en Irlande.
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