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Une messe pour la Fête de la Croix, le 3 mai 2018, à Morelia au Mexique. Une messe pour la Fête de la Croix, le 3 mai 2018, à Morelia au Mexique.  

Au Mexique, liberté religieuse et lutte contre la violence pour l'année 2020

Dans un message publié mardi 14 janvier, les évêques mexicains ont fait part de leurs intentions pour l’année 2020. Au menu : liberté religieuse, lutte contre la violence et protection des mineurs.

«Nous professons la séparation authentique de l'Église et de l'État, et la pleine autonomie de l'un et de l'autre dans leurs domaines spécifiques», tels sont les mots des évêques mexicains dans un message publié mardi 14 janvier à l'occasion du Nouvel An 2020. Une réflexion qui surgit après les controverses générées par la proposition de l'Église catholique au gouvernement d'actualiser la Loi sur les associations religieuses et les cultes publics, afin de garantir la liberté religieuse comme un droit humain. Dans ce contexte, les évêques précisent qu'avec cette proposition, on ne cherche pas à obtenir «des privilèges» pour l'Église mais «que la liberté religieuse soit protégée par une protection juridique efficace».

A cet égard, le message souligne la grande œuvre sociale réalisée par l'Église catholique et avertit que pour continuer à collaborer en faveur de la société «il est nécessaire d'actualiser le cadre juridique qui régit le droit à la liberté religieuse, en maintenant le principe historique de la séparation entre l'Église et l'État, selon les critères internationaux les plus avancés». 

Urgence migratoire au Mexique 

Selon la note, l'un des domaines sociaux les plus importants a été l'attention portée à l'urgence migratoire qui, depuis 2018 et tout au long de 2019, a conduit des milliers de migrants à traverser le pays avec l'espoir d'atteindre les États-Unis. À cet égard, l'épiscopat rapporte que le don de 500 000 dollars du Pape, reçu en 2019, pour les soins aux migrants au Mexique, a été distribué à 92 %. Avec cette aide, l'Église a réussi à couvrir la demande émergente de nourriture, de médicaments et de vêtements. Dans certains cas, de nouveaux abris et ressources ont été mis en place pour la sécurité des migrants et des bénévoles dans les centres d'accueil. Sur les 32 projets approuvés, 24 ont été achevés et les 8 autres sont en phase finale.

Pour l'épiscopat, l'année 2019 a été une des années les plus violentes que le pays ait connu, avec «des événements qui ont profondément blessé toute la société, et aussi les prêtres et les églises». La note explique qu'à travers les 272 centres de prise en charge des victimes de la violence, en plus des centres de récupération des dépendances, des soins aux femmes, des cliniques psychologiques, des soins aux prisonniers, des soins aux enfants des rues et des soins aux familles des disparus, l'Église cherche à aider à «renverser l'inertie destructrice de la violence et de la pauvreté». 

Engagement envers les victimes d'abus sexuels

Une fois de plus, les évêques mexicains confirment leur engagement envers les victimes d'abus sexuels du clergé. Sur la protection des mineurs, le message indique que jusqu'à présent 14 commissions diocésaines ont été créées et fournit quelques données statistiques : il y a 271 cas d'abus sexuels, plus 155 autres procès pour d'autres fautes. Au total, 426 prêtres ont fait l'objet d'une enquête au cours des dix dernières années. 173 procès sont encore en cours, 253 sont terminés et 217 prêtres ont été renvoyés de l'ordre clérical. Les évêques mexicains concluent leur message en exprimant leur souhait que 2020 soit une année où règnent la paix, la réconciliation et le dialogue.

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16 janvier 2020, 09:53