RCA: les évêques centrafricains interpellent le gouvernement
Entretien réalisé par Xavier Sartre – Cité du Vatican
Les évêques n’hésitent pas à faire entendre leur voix sur tous les grands dossiers qui concernent l’ensemble du pays. Ils posent un certain nombre de questions incontournables au vue de la situation générale du pays : «où en sommes-nous du contrat social ?», «à quand l’effectivité de la Cour pénale spéciale et de la Commission Vérité, Justice, Réconciliation et Réparation en vue de la justice, de la réparation en faveur des victimes et d’une réconciliation durable ?».
Ils se demandent aussi quelle est «l’effectivité de l’autorité de l’État». Les problèmes les plus divers mais qui touchent au quotidien des Centrafricains sont ainsi soulignés comme la santé ou l’éducation des enfants.
Ils exhortent ainsi la jeunesse à être consciente de son rôle capital dans l’histoire. «Ne vous laissez ni décourager par la situation du pays ni désorienter par les démons de la haine et les entrepreneurs de la violence et de la destruction» écrivent-ils dans leur message.
Le gouvernement interpellé
L’épiscopat s’adresse directement au gouvernement à qui il dresse tous les défis qu’il doit affronter. Les évêques recommandent notamment «de respecter le cadre constitutionnel des élections, d’organiser […]des élections libres et transparentes», «de revenir à la table de discussions avec les groupes armés pour trouver des solutions consensuelles et pacifiques» aux différends ou malentendus, «de tout mettre en œuvre pour que les services décentralisés de l’Etat sortent de la figuration passive et soient effectifs à l’intérieur du pays».
Les évêques interpellent aussi les groupes armés rappelant que «l’avenir de ce pays ne se situe pas au bout du canon». «La cohérence et le respect des engagements sincères pour la cessation de toute hostilité nous permettront d’écrire ensemble une histoire d’un Centrafrique prospère par la voie de la paix et du dialogue.»
La communauté internationale est également interpellée et appelée à «créer les conditions favorables à l’organisation des prochaines échéances électorales dans un climat de calme et de transparence».
L’abbé Mathieu Bondobo, vicaire général de l’archidiocèse de Bangui revient sur les problèmes soulevés par les évêques, au premier rang desquels l’éducation.
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