Il y a 14 ans, l’assassinat de Don Andrea Santoro en Turquie
Anne-Quitterie Jozeau- Cité du Vatican
A 61 ans, Don Andrea Santoro était assassiné par un jeune fondamentaliste alors qu’il priait dans son église paroissiale de Trébizonde, en Turquie. Les deux balles qui l’ont tué ont également transpercé la Bible en turc qu’il tenait entre ses mains.
Ce 5 février 2020, en la basilique Sainte Croix de Jérusalem, à Rome, une messe a été célébrée à l’intention du missionnaire martyr, dont la renommée s’est propagée en Italie et au Moyen-Orient. L’évêque auxiliaire du secteur-est de la Ville éternelle qui présidait la célébration, Mgr Gianpiero Palmeri, a hissé au rang des martyrs le missionnaire. Reprenant les documents personnels de Don Andrea, l’évêque a affirmé durant l’homélie : Dans ce cœur à la fois "lumineux", "unique" et "malade" du Moyen-Orient, il faut entrer sur la pointe des pieds, avec humilité mais aussi avec courage».
Profondément marqué par ce témoignage de vie, Mgr Palmeri a ajouté : «(…) les chrétiens du Moyen-Orient sont appelés à une vocation particulière, celle de témoigner du Dieu des martyrs. C'est ainsi que les martyrs conquièrent le cœur du monde, témoignant d'un Dieu désarmé, et c'est ainsi que Don Andrea a également conquis notre cœur».
Dès le 29 novembre 2006 lors d’une homélie, à la maison de la Vierge Marie à Ephèse, Benoit XVI avait lui-même évoqué le martyre du prêtre italien.
«L’amour mis à la première place»
La sœur de Don Andrea, Maddalena Santoro se rappelle d’un prêtre «dans la transparence du Christ» et «tenace». De lui, elle retient deux enseignements fondamentaux, à savoir «l’accueil de tous (et en particulier) de ceux qui en ont le plus besoin » ainsi que «son invitation envers tous les chrétiens à ne pas abandonner la Parole de Dieu». Le missionnaire avait à cœur de mettre «l’amour à la première place», et de placer l’Evangile au centre de sa vie.
A la question de savoir quelles étaient les raisons de sa présence en Turquie, le missionnaire avait répondu simplement : «Je suis ici pour vivre parmi ces gens et pour permettre à Jésus de le faire en lui prêtant ma chair».
De nombreux chrétiens et non-chrétiens se rendent aujourd’hui sur les lieux de son martyre, à Trébizonde auprès de la petite communauté née grâce au sacrifice de Don Andrea. Celle-ci a d’ailleurs accueilli une nouvelle religieuse, précisément le jour anniversaire de sa mort. Maddalena Santoro y voit là «le fruit de l’engagement et du témoignage de foi et de prière» de son frère.
(Avec SIR)
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