Les Églises allemandes contre la décision de Karlsruhe sur le suicide assisté
Vatican News
Dans son jugement de mercredi, la Cour constitutionnelle fédérale de Karlsruhe tire de la constitution allemande le droit pour les patients à choisir leur mort. Selon les plus hauts juges d’Allemagne, ce droit inclut la liberté de demander l'aide à des tiers. Selon eux, l'interdiction de l'euthanasie dite commerciale, adoptée par le Parlement en 2015, viole la Loi fondamentale.
En conséquence, la Cour constitutionnelle fédérale a déclaré la nouvelle version du paragraphe 217 du code pénal allemand, adoptée il y a cinq ans, nulle et non avenue, car elle «vide de facto largement la possibilité du suicide assisté». À l'époque, le Bundestag avait voulu freiner l'émergence des associations d'euthanasie. Les juges, cependant, accordent explicitement au Parlement, en tant que législateur, le droit de réglementer l'assistance au suicide - tant qu'il reste un espace pour la mise en œuvre du suicide. Les associations d'euthanasie devraient être en outre autorisées selon le tribunal.
Les Églises allemandes veulent poursuivre leurs efforts pour que «les offres de suicide organisées ne deviennent pas une norme acceptée dans notre pays». «Nous craignons que l'admission d'offres de suicide organisées ne mette les personnes âgées ou malades sous une pression subtile», ont-elles déclaré après l’énoncé de la Cour.
«Nous craignons que l'admission d'offres de suicide organisées ne fasse subtilement pression sur les personnes âgées ou malades pour qu'elles en fassent usage», ont déclaré le cardinal Reinhard Marx, président de la Conférence épiscopale, et Heinrich Bedford-Strohm, président du Conseil de l'EKD, dans une déclaration commune. «Plus les options d'aide au suicide deviennent évidentes et accessibles, plus le danger que les personnes se trouvant dans une situation de vie extrêmement stressante se voient soumises à une pression interne ou externe pour faire usage d'une telle option et mettre fin à leur propre vie est grand.»
Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici