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Une femme prie lors de la messe pour la paix célébrée sur le parvis de la Cathédrale Saint-Paul d'Abidjan, le 15 février 2020 Une femme prie lors de la messe pour la paix célébrée sur le parvis de la Cathédrale Saint-Paul d'Abidjan, le 15 février 2020 

À Abidjan, les catholiques prient pour des élections apaisées

Une foule nombreuse s’est retrouvée ce 15 février devant la cathédrale de la capitale économique ivoirienne où s'est déroulée une messe pour la paix, à huit mois d'une élection présidentielle qui s'annonce tendue dans le pays.

En Côte d’Ivoire, l’Église catholique tient à être un artisan de paix en cette année où la population élira son nouveau président, en octobre prochain. À l'appel de l'archidiocèse d'Abidjan, les fidèles avaient rendez-vous hier sur le parvis de la Cathédrale Saint-Paul du Plateau où s’est déroulé une messe pour la paix.

Comme l’indique RFI, ce rassemblement devait être accompagné d’une procession dans les rues du centre-ville de la capitale, mais la manifestation a finalement été annulée pour éviter d’éventuels débordements. De violentes menaces avaient en effet été lancées sur les réseaux sociaux.

Prier et agir pour la paix

Parmi les fidèles présents figuraient Jacques Ehouo, maire du Plateau, du parti d’opposition PDCI, Marcel Amon Tanoh, ministre des Affaires étrangères, affilié au parti au pouvoir RHDP ainsi que Michel Gbagbo, le fils de l’ancien président Laurent Gbagbo actuellement jugé à la CPI.

Tous ont pu écouter le long message délivré par le cardinal-archevêque d'Abidjan, Jean-Pierre Kutwa. «Je vous engage à veiller dans la prière et par des actions concrètes dont je prie Dieu de vous inspirer, pour nous éviter une autre crise postélectorale», a-t-il déclaré, après avoir demandé aux catholiques ivoiriens: «Posez des actes pour la paix, priez pour la paix. Ayez le courage de vous dresser contre les gènes de guerre». «Désormais, vous avez une très grande responsabilité dans la marche de notre pays. Si la prière est la force qui doit soutenir tout engagement à la paix, elle ne vous dédouane pas d’agir», a également souligné le cardinal Kutwa.

Bain de sang il y a dix ans

Ce n’est pas la première fois que l’Église ivoirienne s’inquiète des risques de violences politiques. «Évitez-nous une autre guerre», a-t-elle lancé en juin dernier. Puis le 20 janvier, les évêques du pays se sont dits «préoccupés» avant l’élection présidentielle, évoquant un «climat de peur». «Nous, archevêques et évêques de Côte d'Ivoire, préoccupés par la situation socio-politique qui prévaut à la veille des élections générales dans notre pays, vous adressons ce message comme une suite logique de celui délivré en juin 2019, intitulé “évitons-nous une autre guerre”», ont-ils écrit.

Dix ans après la crise post-électorale de 2010-2011 qui avait fait 3 000 morts, la répétition d’un scénario explosif est redoutée à l’approche du scrutin d’octobre. Les élections municipales et régionales de 2018 avaient elles aussi été marquées par de nombreuses violences et des fraudes.

(Avec agences) 

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16 février 2020, 16:13