Méditation du 6ème dimanche du T.O: « Si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens ... »
Voilà un enjeu capital que présente Ben Sirac le sage dans la première lecture de ce dimanche : « La vie et la mort sont proposées aux hommes, l’une ou l’autre leur est donnée selon leur choix ». A chacun et chacune d’entre nous de choisir entre l’une et l’autre de ces voies, l’une menant à la vie, et l’autre à la mort.
Mais comment reconnaître ces voies qui conduisent à la vie ou à la mort ? Dans l’histoire d’Israël, la Loi de Moïse a montré la direction, et le peuple élu a dit vouloir s’engager sur cette route. Au-delà du seul peuple élu, toute l’humanité – dans la mesure où elle loue Dieu pour l’existence menée par ceux et celles qui s’inscrivent pleinement dans l’Alliance - est appelée, elle aussi, à entrer dans la vie en Dieu. A l’époque de Jésus, les scribes et les pharisiens se présentaient comme des modèles pour tous ceux qui voulaient suivre le chemin de la Loi, et ils apparaissaient également comme les gardiens de cette route. Dans l’extrait de l’Evangile de Matthieu que nous entendons ce dimanche, Jésus appelle cependant à aller beaucoup plus loin lorsqu’il dit : « Si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens, vous n’entrerez pas dans le Royaume des Cieux ». Jésus donne à entendre que ceux qui apparaissent comme d’éminents représentants de l’humanité en marche vers la vie ne sont pas véritablement fiables. Et Jésus tient des propos extrêmes lorsqu’il poursuit : « Tout homme qui se met en colère contre son frère devra passer en jugement », « Tout homme qui regarde une femme avec convoitise a déjà commis l’adultère dans son cœur » et encore « (…) [J]e vous dis de ne pas jurer du tout. Que votre parole soit ‘oui’, si c’est ‘oui’, et ‘non’, si c’est ‘non’. Ce qui est en plus vient du Mauvais ». La voie vers la vie, telle que la présente Jésus, apparaît au-delà de nos forces.
C’est ici que nous sommes appelés à nous convertir. Le chemin qu’ouvre Jésus est en effet la voie vers la réconciliation. Cela, nous l’apprenons en regardant la vie que Jésus lui-même a menée. Nous sommes surpris devant la manière dont il ne condamne pas à mort la femme adultère, devant la manière dont il se met à table avec les corrompus dans la maison de Zachée, devant la manière dont il se laisse approcher par tant de personnes – hommes et femmes - de mauvaise réputation. Nous nous étonnons … et nous admirons. Personne ne peut se prétendre juste devant Dieu, et personne ne peut – en conséquence - se présenter devant autrui comme parfait, mais tous, en revanche, peuvent s’engager sur la voie qui conduit à la réconciliation, à la miséricorde et à la compassion. Il n’est pas facile de trouver ce chemin ouvert par Jésus, et de le parcourir. Nous le savons par expérience : loin d’être le fruit d’un simple acte de volonté, l’expérience de la réconciliation, de la miséricorde et de la compassion naît d’une conversion intérieure qui peut demander beaucoup de temps. Oui, notre justice doit surpasser celle des scribes et des pharisiens, parce qu’elle est enveloppée dans l’expérience du pardon que nous demandons au Seigneur de pouvoir vivre.
Dans la deuxième lecture de ce dimanche, l’apôtre Paul dit aux Corinthiens : « c’est bien de sagesse que nous parlons devant ceux qui sont adultes dans la foi, mais ce n’est pas la sagesse de ce monde, la sagesse de ceux qui dirigent ce monde et qui vont à leur destruction ». Par de telles paroles, Paul invite ses auditeurs à accueillir pleinement le bouleversement opéré par Jésus, et à renouveler profondément leur vie.
Puissions-nous nous aider mutuellement, dans nos familles, dans nos communautés ecclésiales et dans toutes nos relations, à être des hommes, des femmes et des enfants qui ne cessent de grandir dans l’expérience du pardon – ce chemin de vie que Jésus ouvre pour nous tous !
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