La réserve des évêques américains sur le plan de paix pour le Proche-Orient
La missive rappelle que les progrès tant espérés dans les négociations de paix ne peuvent s’affranchir de certains principes immuables, le plus important d’entre eux étant que «les Israéliens et les Palestiniens sont les seuls à pouvoir résoudre leurs différends et à s’entendre sur une solution négociée». Tout en reconnaissant le rôle significatif des États-Unis, l’épiscopat américain réaffirme que les négociations directes entre les deux parties demeurent la voie à privilégier, avec le concours de la communauté internationale.
Rappel de la position du Saint-Siège
La lettre réitère la position du Saint-Siège en faveur de la solution à deux États, du droit d’Israël «à vivre en paix et en sécurité à l’intérieur de frontières reconnues par la communauté internationale», et des aspirations légitimes du peuple palestinien, «qui doivent être reconnues, respectées et mises en œuvre».
La condition essentielle pour des «discussions fructueuses» est «que chacun des deux États reconnaisse et soutienne la légitimité de l’autre», souligne encore la lettre. Cela nécessite des «mesures concrètes de collaboration», avant même qu’un accord ne soit conclu. La mission des États-Unis devrait consister à soutenir ce processus porté par les deux principaux acteurs. Or, toutes ces conditions ne sont pas remplies par le plan Trump, observent les évêques.
Pour une paix stable et durable dans la région, il est nécessaire que les récriminations mutuelles sur les torts subis de part et d’autre laissent place à des initiatives visant à instaurer un climat de confiance mutuelle.
Garanties pour les communautés chrétiennes
Les évêques américains n’oublient pas la communauté chrétienne de Terre Sainte : «les dirigeants des deux nations –peut-on encore lire dans cette lettre- doivent garantir le droit de pratiquer et de professer sa foi aussi bien aux chrétiens locaux qu’aux pèlerins, ainsi que le libre accès aux Lieux Saints».
Cette critique du plan de paix, immédiatement rejeté par les dirigeants palestiniens, s’ajoute à celles exprimées ces dernières semaines, notamment par les patriarches et chefs des Églises de Jérusalem, l’Assemblée des Ordinaires catholiques de Terre Sainte, ou le patriarche d’Antioche des Maronites, le cardinal Béchara Raï. Parmi les points les plus contestés : l’affirmation de Jérusalem comme «capitale indivisible d’Israël», et l’annexion préconisée de colonies israéliennes en Cisjordanie et dans la vallée du Jourdain.
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