Crise sanitaire: les religieux de France appellent à prier pour EHPAD et hôpitaux
«Nous sommes en pleine tempête. Celle-ci est sournoise car invisible et tapie. Mais elle est bien réelle et pour beaucoup, en ce monde et dans notre pays elle les a déjà atteints de plein fouet, avec son cortège de douleurs et de questions». Par ces mots, la présidente de la Corref, la conférence des religieux et religieuses de France, sœur Véronique Margron s’est adressé dans une lettre à l’ensemble des communautés, lundi 16 mars.
L'hospitalité d'une foi incarnée
En cette période troublée, la Corref exhorte à pratiquer «l’hospitalité d’une foi incarnée», en portant dans sa prière l’hôpital le plus proche de sa communauté, l’ensemble des patients et des soignants; mais aussi en priant pour «les EHPAD de nos quartiers ou de nos maisons», de même que les équipes médicales et soignantes des prisons et des associations pour les plus pauvres.
Sœur Véronique Margron a rappelé par ailleurs qu’aucune célébration publique ne devait avoir lieu conformément aux directives de l’État, et que les célébrations liturgiques intracommunautaires devaient bien respecter le mètre de distance de sécurité.
Le retour d'une attention accrue aux fragiles
«Toutes ces contraintes pourraient nous sembler démesurées», évoque la religieuse, car «le printemps commence, la vie éclot de toutes ses couleurs et ses senteurs et nous émerveille une fois encore; mais voilà, nous combattons un ennemi invisible et chacun est, dans cette guerre et à sa modeste place, un soldat indispensable», a-t-elle assuré, précisant bien qu’il ne s’agissait pas de combattre l’expansion de ce virus «seulement pour nous-mêmes», mais bien «au nom de la fraternité, du souci d’autrui, des plus fragiles de nos sociétés».
Et la présidente des religieux et religieuses de France de rappeler combien «en temps ordinaire», nous plaçons déjà des personnes en quarantaine: «les malades, les migrants, les sans domiciles fixes, les pauvres et tant d’autres. «Parfois nous en faisons des boucs-émissaires. Notre histoire, y compris religieuse, en porte les stigmates, aujourd’hui toujours».
Se rapprocher de la vulnérabilité
Ainsi durant cette «quarantaine nécessaire», nous pourrions avoir la vertu spirituelle de nous rapprocher «par la foi et par le cœur de tous ces visages vulnérables, rejetés, laissés pour compte, et de tous les souffrants». L’hospitalité et la fraternité sont des vertus bibliques, rappelle-t-elle dans cette lettre.
Plus que cela, «notre tradition biblique nous apprend que les fléaux ne sont jamais loin. Elle nous raconte aussi que l’humain met du temps, 40 jours, 40 ans, pour trouver son chemin, changer sa vie, son cœur. C’est l’heure de s’ouvrir davantage, d’élargir l’espace de sa tente intérieure», en déduit-elle. L’Église ne doit donc interrompre sous aucun prétexte son soutien spirituel et humain, le service de l’Église aujourd’hui doit être celui de la compassion à quiconque en a besoin, en conclut la religieuse dominicaine.
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