En France, l’Église doit s’adapter aux règles de confinement
Suite aux différentes mesures prises par le gouvernement, le président de la conférence épiscopale, Mgr Éric de Moulins-Beaufort, a adressé à ses confrères évêques une série de recommandations et de précisions sur les activités de l’Église. Ce message a été publié sur le site de la CEF.
Aucune messe publique (dominicale, de semaine, de funérailles) avec une assemblée, de quelque taille qu’elle soit, ne doit être célébrée. Les églises peuvent cependant demeurer ouvertes, avec moins de 20 personnes en prière individuelle et à distance les unes des autres. Les confessions doivent respecter une distance d’au moins un mètre.
Les obsèques peuvent pour le moment encore être célébrées dans les églises, mais l’assemblée devra être inférieure à 20 personnes et celles-ci devront se répartir dans l’ensemble de l’église. «Il faut reporter la célébration eucharistique à des temps meilleurs», précise l’archevêque. Seul celui qui préside bénit le corps avec l’eau bénite ; les autres s’approchent et s’inclinent sans toucher le cercueil et font le signe de croix sur eux-mêmes. Il est nécessaire que les prêtres et les diacres remplacent pour présider les obsèques les laïcs de plus de 70 ans afin de protéger ces derniers.
Tous les baptêmes, mariages, confirmations, professions de foi, premières communions, sont à reporter.
Il serait sage de permettre aux prêtres âgés de ne pas participer aux repas communs et donc de leur livrer ou de leur faire porter un déjeuner chaque jour à domicile. Ceux qui habitent une maison commune pourraient prendre leurs repas chez eux. Tout contact avec une personne contaminée oblige à 14 jours de confinement strict ; le risque est grand d’une insuffisance respiratoire qui pourrait ne pas pouvoir être traitée à l’hôpital, faute de matériel.
La visite aux personnes âgées et aux familles en deuil peut se faire, mais sans contact, si possible à bonne distance. Pour cela, le prêtre ou le diacre doit se munir de la déclaration nécessaire attestation pour les déplacements dérogatoires. Le président de la CEF donne aussi une précision canonique : Le canon 1000, § 2 prévoit que, dans la célébration du sacrement des malades, l’onction d’huile puisse être faite non avec le pouce mais avec un instrument, comme un stylet ou une aiguille.
Les salariés doivent être mis en télétravail autant que possible ou en chômage technique (pris en charge par l’État). Il est capital d’assurer les salaires de mars, insiste l'archevêque.
Deux initiatives pour les 19 et 25 mars
Ce jeudi prochain, 19 mars, sera fête de saint Joseph, patron de la sainte Famille, patron de la bonne mort. Les hôpitaux, dans les zones où le plan Blanc a été déclenché ne laissent plus entrer les aumôniers, même salariés de l’hôpital. Il convient de faire porter dans la prière de tous ceux et celles qui vont mourir un peu seuls, les médecins et le personnel soignant faisant tout leur possible.
Le conseil permanent de la CEF voudrait proposer une initiative pour la France entière le 25 mars, fête de l’Annonciation, pour un temps de prière commun à travers tout notre pays et avec tout notre pays. D'autres précisions seront fournies prochainement pour l'encadrement de cette opération.
Pendant ce temps de confinement, le secrétariat général continue de fonctionner «à distance», ainsi que tous les services nationaux, même si la Maison du 58 avenue de Breteuil est désormais fermée. «Beaucoup d’entre vous ont publié des textes intéressants pour une compréhension spirituelle ou théologale de ce moment d’épreuve collective. Que le Seigneur nous garde unis dans sa paix, alors que nous marchons vers Pâques, tout de même», conclut Mgr Éric de Moulins-Beaufort.
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