Les évêques togolais réagissent après la présidentielle
Xavier Sartre - Cité du Vatican
Critiqués pour leur silence depuis l’élection présidentielle togolaise du 22 février dernier, les évêques ont publié un communiqué dimanche 1er mars, se faisant l’écho du «cri de détresse» poussé par des milliers de Togolais, mécontents du résultat et de la manière dont s’est déroulé le scrutin. L’épiscopat rappelle qu’elle avait proposé d’envoyer des observateurs pour suivre le vote mais que cela lui avait été refusé par le gouvernement, pour «des raisons tout à fait contestables». Aujourd’hui, les évêques exhortent les différents acteurs «à œuvrer pacifiquement au rétablissement de la vérité des urnes».
Les évêques s’expriment également sur le sort de Mgr Philippe Fanoko Kpodzro, archevêque émérite de Lomé, la capitale, qui s’était engagé politiquement en soutenant le principal candidat de l’opposition, Agbéyomé Kodjo, arrivé second à la présidentielle. Son domicile, ainsi que celui de l’opposant, ont été encerclés par les forces de l’ordre vendredi 28 février, et depuis, les deux hommes sont bloqués chez eux. Ils avaient appelé ce jour-là leurs partisans à descendre dans la rue pour protester contre le résultat électoral.
«[La conférence des évêques du Togo] n’a pas abandonné l’évêque, leur frère aîné, à son triste sort» assure le communiqué. L’épiscopat explique aussi pourquoi il ne s’est pas joint à l’appel de Mgr Kpodzro de manifester vendredi dernier, ne voulant pas exposer les manifestants «au risque éventuel d’une répression». Ce qui ne veut pas dire qu’il désavoue «la démarche courageuse de Mgr Kpodzro, en faveur d’une cause que son cœur de pasteur estime juste».
Les évêques togolais dénoncent ainsi «le blocage imposé» à l’archevêque émérite, en tant qu’atteinte grave à sa liberté de mouvement mais aussi en tant qu’entrave au fonctionnement du centre de santé contigu. Ils condamnent aussi les violences commises à l’intérieur du collège Saint-Joseph vendredi à Lomé quand des manifestants ont été dispersés par les forces de police. Ils demandent enfin que toutes les personnes interpellées alors soient relâchées.
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