La CEF «prend acte avec regret» du maintien des restrictions sur les messes
Dans un déclaration devant l’Assemblée Nationale, le Premier ministre Édouard Philippe a annoncé ce mardi après-midi que les célébrations religieuses avec assemblées ne pourraient pas reprendre avant le mardi 2 juin.
Dans un communiqué publié en début de soirée, le Conseil permanent de la Conférence des évêques de France, «au nom de tous les évêques, prend acte avec regret de cette date qui est imposée aux catholiques et à toutes les religions de notre pays». L’épiscopat français exprime ses réserves, tout comme l’épiscopat italien par rapport à la décision semblable prise par le gouvernement de Giuseppe Conte quelques jours plus tôt. «Nous partageons le souci du Gouvernement de limiter au maximum la circulation de l’épidémie, mais nous voyons mal que la pratique ordinaire de la messe favorise la propagation du virus et gène le respect des gestes barrières plus que bien des activités qui reprendront bientôt», expliquent les évêques de France, faisant allusion à la reprise des activités économiques et commerciales ainsi qu'à la réouverture progressive des écoles.
La liberté de culte est un pilier de la démocratie
«La dimension spirituelle et religieuse de l’être humain contribue, nous en sommes persuadés, à la paix des cœurs, à la force dans l’épreuve, à la fraternité entre les personnes, et à toute la vie sociale, insistent les responsables de l’épiscopat. La liberté de culte est un élément constitutif de la vie démocratique. C’est pourquoi les évêques souhaitent rencontrer les pouvoirs publics, nationaux ou locaux, pour préparer la reprise effective du culte. Les catholiques ont respecté et respecteront les consignes du Gouvernement», précisent-ils.
Le Conseil permanent «recommande aux diocèses et aux paroisses de continuer à proposer les moyens nécessaires à leur vie de foi. L’Eglise de France évaluera par ailleurs comment ce cadre nouveau permet la reprise de certaines activités caritatives étant données les situations de précarité dont elle est témoin», dans un contexte de très forte augmentation du chômage et de la précarité.
Une espérance tournée vers la Pentecôte
«La fête de la Pentecôte devrait marquer, sauf reprise de l’épidémie, la fin du confinement sévère en matière de vie liturgique et sacramentelle», remarquent les responsables de la CEF, bien que la suspension des rassemblements religieux publics englobe les dates du dimanche 31 mai et du lundi 1er juin, qui auraient pu donner lieu à d'importants rassemblements dans certains diocèses, mais aussi, en raison du week-end prolongé, à des mouvements de population que le gouvernement cherche probablement à éviter. «Le Conseil permanent des évêques de France invite les catholiques à vivre le mois de mai comme un mois “au Cénacle”, dans une prière instante pour le don de l’Esprit Saint, et comme un mois marial», soulignent les évêques signataires du texte, parmi lesquels figure Mgr Éric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims et président de la conférence épiscopale.
Durant les semaines à venir, comme c’est le cas depuis le début du confinement, les lieux de culte pourront rester ouverts pour la prière individuelle, et la liturgie des obsèques pourra toujours être célébrée (mais sans eucharistie), tant dans les églises que dans les cimetières, en limitant le nombre de participants à 20. La CEF invite les familles endeuillées à ne pas renoncer aux obsèques religieuses, même si seulement une partie des proches peut se rassembler.
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