COE: la "phase 2" de la pandémie doit tenir compte de l’urgence climatique
La "phase 2", c'est-à-dire la reprise après la pandémie de coronavirus, doit tenir compte de l'urgence climatique : c'est ce qu'a écrit le COE (Conseil œcuménique des Églises) dans un message publié hier, 22 avril, à l'occasion de la Journée de la Terre. Le document invite à tirer la leçon de ce changement des modes de vie et de consommation afin de «construire un avenir plus sain dans lequel la famille humaine vivra dans le respect de la nature et de la Terre Mère dont nous dépendons tous».
«Les choix que nous faisons maintenant», avertit le message, «façonneront notre société pendant des années et il est essentiel que les efforts pour reconstruire les économies fassent passer la santé des gens avant le profit». En même temps, le COE remarque que «les gouvernements ont promis des sommes d'argent extraordinaires pour résoudre les catastrophes économiques causées par cette pandémie, mais cet argent ne doit pas servir à financer la dégradation future de l'environnement».
Renoncer à soutenir les énergies fossiles
L’organisation œcuménique espère donc que les gouvernements renonceront à subventionner «les combustibles fossiles et des modes de consommation malsains», mais que «les mesures nécessaires pour lutter contre le changement climatique avec une approche bien gérée, planifiée et équitable» seront prises en compte. En particulier, le message appelle à «une reconstruction qui soutienne les droits de l'homme, la santé et le bien-être des citoyens en tant qu'éléments essentiels pour la stabilité et la sécurité de tous les pays». Il s'agit de «regarder au-delà de ce moment de peur avec un courage moral», car «c'est le moment de créer ensemble une société plus saine».
Le COE exprime ensuite ses condoléances pour les dommages causés par le Covid-19, notamment la perte de vies humaines dans le monde entier, mais aussi le traumatisme infligé à de nombreuses communautés déjà vulnérables : «Nous sommes horrifiés par l'augmentation des violations des droits de l'homme, notamment le racisme, la surveillance extrême, la xénophobie, l'abus des pouvoirs d'urgence et la violence domestique. Mais en même temps, nous vous invitons à profiter de ce moment historique pour une réflexion approfondie sur les modes de vie actuels», écrivent les rédacteurs du message.
«La “phase 2” devrait partir de la conscience que Dieu a confié la création aux hommes pour qu'ils l'administrent», ajoute Isabel Apawo Phiri, secrétaire générale adjointe du Conseil œcuménique des Églises. «Le moment est donc venu d'"apporter des changements fondamentaux à nos systèmes économiques et sociaux afin de préserver la création de Dieu et l'avenir de nos enfants et petits-enfants». «Il ne peut y avoir de véritable reprise sans justice socio-économique», conclut le COE, dans une tonalité proche de celle du Pape François mercredi lors de l’audience générale.
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