Les évêques allemands inquiets du sort des réfugiés mineurs dans les camps grecs
«Beaucoup de demandes de renseignements sur la dramatique situation des enfants, et des familles de réfugiés, particulièrement vulnérables, dans les camps grecs». C’est ce que reçoivent au quotidien la conférence épiscopale allemande et de nombreux diocèses du pays, affirme Mgr Stefan Hesse, archevêque de Hambourg et président de la commission migrations au sein de l’épiscopat.
«Ne pas craindre d'être à l'initiative»
«Nous les considérons comme un signe fort de solidarité avec les personnes touchées et nous sommes reconnaissants pour chaque lettre et chaque e-mail, même si nous ne pouvons pas répondre à chaque lettre individuellement», a poursuivi Mgr Hesse, rappelant son appel lancé ces dernières semaines en faveur d’un partage équitable des responsabilités au sein de l’UE en matière d’accueil.
«L'Allemagne et l'Europe ont le devoir de faire tout leur possible pour mettre fin aux conditions de vie désastreuses sur l’île de Lesbos», a notamment tonné l’archevêque de 53 ans, plus jeune évêque d’Allemagne, qui appelle à ce que son pays «n’ait pas peur de prendre l’initiative», au lieu «d’attendre que d’autres États ne se mettent en marche». Mgr Stefan Hesse a par ailleurs salué l’initiative du ministère de l’Intérieur allemand d’accueillir dès la semaine prochaine 50 mineurs se trouvant actuellement dans les camps des îles grecques de Lesbos et Chios.
Surmonter l'urgence humanitaire
«Les services de l’Église et les bénévoles allemands sont prets à surmonter cette urgence humanitaire. Il faut dépasser les réticences politiques, et malgré les restrictions liées à la pandémie, parvenir à une solution rapide», en a conclu le président de la commission migrations de l’épiscopat allemand.
Outre l'Allemagne et le Luxembourg, la France, le Portugal, la Finlande, la Lituanie, la Croatie et l'Irlande se sont aussi portés candidats pour accueillir au total 1 600 mineurs isolés en provenance des camps de réfugiés des îles grecques.
La réaction de l'UE
L'initiative avait été lancée début mars par la Commission européenne afin de soulager la Grèce. Elle la coordonne avec tous les acteurs impliqués: outre les États membres candidats et la Grèce, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) ou le Haut-commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR).
La Grèce s’était retrouvée en première ligne de la crise migratoire de 2015 et en subit encore les conséquences. Mais c’est finalement la crise provoquée par Ankara à la frontière gréco-turque, où des milliers de migrants ont été récemment dépêchés par le président turc Recep Tayyip Erdogan pour faire pression sur l’Europe, qui a fait réagir l’Union européenne.
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