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Oran, Algérie. Oran, Algérie.  

Les évêques d’Algérie partagent leurs réflexions sur la période de crise

Dans des entretiens publiés sur le site de l’Église d’Algérie, mardi 14 avril, trois évêques du pays de Saint-Augustin évoquent la vie de foi durant le confinement actuel et ses conséquences spirituelles. Parmi eux, l’archevêque d’Alger, Mgr Paul Desfarges, Mgr John MacWilliam, évêque de Laghouat-Ghardaïa et le nouvel évêque de Constantine, Mgr Nicolas Lhernould.

«Nous sommes à l’école de l’importance de toutes les petites choses, les petits gestes, les petites attentions…» Ainsi Mgr Paul Desfarges, confiné à la Maison diocésaine d’Alger, résume d’abord le moment actuel. L’archevêque assure que ce temps de confinement, et donc de retrait, est «un cadeau» car il permet de mettre en lumière «la sainteté de la vie ordinaire».

«Notre attention à la Présence du Ressuscité est renouvelée, de même que celle que nous portons aux autres, même si nous ne pouvons plus nous rencontrer», garantit-il, insistant sur l’universalité de l’Église, plus que jamais démontrée.

La Croix est effusion de miséricorde

«En disant le Notre Père, comment ne pas penser à tant de personnes qui habitent notre cœur qui s’agrandit ainsi et qui va jusqu’aux extrémités du monde, en Chine, en Iran, aux Etats-Unis, en Italie, en Espagne, au Burkina, en Centre Afrique, à Blida, à Bejaïa», détaille ainsi Mgr Desfarges, invitant à retenir combien la Croix est «une effusion de Miséricorde sur le monde et sur chacun».

L’archevêque d’Alger confie par ailleurs avoir vécu avec une grande joie la bénédiction Urbi et Orbi du 27 mars. «Notre Pape est plus que jamais le Curé du grand-petit village monde», affirme-t-il.

«N’aie pas peur», 365 fois dans la Bible

Au sud de l’Algérie, Mgr John MacWilliam,  évêque de Laghouat-Ghardaïa, invite lui à ne pas «avoir peur». «N’aie pas peur! Ce conseil se trouve 365 fois dans la Bible», fait remarquer ce père blanc de nationalité britannique, arrivé pour la première fois en Algérie en 1995 pour la mission de Tizi Ouzou.

Et Mgr John MacWilliam de noter «Quand ses disciples ont mis le corps de Jésus dans le tombeau, ils ne savaient pas que le jour viendrait où ils le rencontreraient ressuscité. Ils ne comprenaient pas qu’il y a un temps pour chaque chose sous le ciel. À notre Église catholique d’Algérie, je dirai qu’il nous faut de la foi, de la prière et de la patience».

 Quant au nouvel évêque de Constantine Hippone, ordonné le 8 février à Tunis, Mgr Nicolas Lhernould, il souligne la richesse des liens avec autrui en cette période: «Le virus passera, mais le trésor de relations qui se tisse à travers ces circonstances restera».

L’exemple de saint Cyprien

Au milieu de tout cela, avance le nouvel évêque de Constantine, je me suis souvenu de saint Cyprien, le saint patron de toute l'Afrique du Nord, qui fut évêque de Carthage au IIIème siècle. Confiné à la campagne pour des raisons complètement différentes (la persécution de l'empire romain était violente à cette époque. Il avait fait le choix de quitter Carthage pour éviter d'être pris, et donc pouvoir continuer d'encourager ses frères et sœurs à distance), Cyprien a passé plusieurs années à soutenir les communautés, en priant et en écrivant ... sans les moyens numériques d'aujourd'hui.

Pour Mgr Nicolas Lhernould, la période actuelle révèle enfin toute la pertinence de la deuxième lettre aux Corinthiens. «Du milieu des ténèbres brillera la lumière. Nous sommes dans la détresse, mais sans être angoissés ; nous sommes déconcertés, mais non désemparés ; Car notre détresse du moment présent est légère par rapport au poids vraiment incomparable de gloire éternelle qu’elle produit pour nous. Et notre regard ne s’attache pas à ce qui se voit, mais à ce qui ne se voit pas ; ce qui se voit est provisoire, mais ce qui ne se voit pas est éternel» (2 Co 4, 6.8.17-18).

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14 avril 2020, 19:07