Recherche

Vue de la basilique San Francisco de La Paz, le 22 mars dernier, au début du confinement. Vue de la basilique San Francisco de La Paz, le 22 mars dernier, au début du confinement. 

Bolivie: L'Église travaillera avec les autorités à la paix sociale

Critiqué par le président de la Conférence épiscopale pour sa gestion de la pandémie de Covid-19, le gouvernement a invité des représentants de l’Église pour expliquer son action, et envisager ensemble l’avenir.

Ce jeudi 14 mai, le porte-parole du gouvernement, les ministres boliviens de l’Économie, de la Santé et du Développement productif ont accueilli les trois responsables de la Conférence épiscopale de Bolivie (CEB) à la Casa grande del pueblo, siège de l'exécutif à La Paz, pour discuter de l’évolution de la pandémie de Covid-19 qui a touché 2964 personnes pour 128 décès dans le pays, ainsi que de la crise économique engendrée par le confinement de la population depuis le 17 mars dernier.

L'Église, médiatrice dans les conflits

Lors d'une conférence de presse à l'issue de la réunion, le gouvernement a fait savoir qu’il avait demandé l'aide de l'Église pour créer un climat de dialogue et de compréhension entre les Boliviens.

«L'Église catholique a toujours collaboré et continuera à collaborer pour servir de médiatrice dans les conflits et maintenir la paix sociale en Bolivie», a assuré Mgr Aurelio Pesoa, secrétaire général de la CEB.

Le représentant de l’État a assuré qu’il a été convenu d’une meilleure communication entre l’exécutif et l’Église sur les mesures prises par les autorités pour endiguer la pandémie mais également prendre soin des plus pauvres, selon le souhait des évêques.

Dimanche 10 mai, Mgr Ricardo Centellas, administrateur apostolique du diocèse de Potosi, récemment nommé archevêque de Sucre et président de la CEB, avait adopté un ton sévère lors d’une messe présidée devant des membres de la presse à l’occasion de la Journée nationale des journalistes.

Mise en garde contre la corruption

Dans son homélie, le prélat avait d’abord rappelé le devoir des journalistes, «serviteur de la vérité», priant pour que «le journalisme en Bolivie soit libre et indépendant», et non corrompu. Car selon lui, «de nombreux médias font des affaires avec le gouvernement» et «vendent leur éthique pour beaucoup d’argent», notamment lorsqu’il s’agit de traiter des questions liées à la vie, de la question de la gestion de la crise sanitaire à un décret sur les transgenres.

«La vie passe avant tout» s’était exclamé Mgr Centellas, mais «combien de respirateurs ont été achetés ? Où sont-ils ? Ils (les autorité) ont annoncé que 500 lits sont arrivés pour les soins intensifs. Où sont-ils ?» s’interrogeait l’archevêque de Sucre.

S’en prenant au gouvernement de transition, le prélat avait affirmé qu’il se «préoccupait trop de placer ses citoyens dans des institutions publiques», semblant déjà «vouloir s’installer».

En Bolivie, le gouvernement intérimaire de droite arrivé au pouvoir après le départ d’Evo Morales en novembre est présidé par la sénatrice Jeanine Añez. Pour sortir le pays de la crise politique, des élections qui devaient se tenir le 3 mai. Elles ont été reportées en raison de la pandémie. Selon une loi adoptée par le parlement le 1er mai dernier, elles doivent être organisées dans un délai de 90 jours, d’ici le 20 juillet.

 

Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici

15 mai 2020, 18:51