Après des décennies de sécheresse, le lac de Tibériade risque de déborder
Situé au nord-est d'Israël entre le plateau du Golan et la Galilée, le lac de Tibériade, appelé parfois mer de Galilée, est un réservoir d’eau de 160 km² qui occupe l’emplacement d’une faille géologique. Pour l’État hébreu, il a toute son importance car il fournit 25% de son approvisionnement en eau.
Pandémie oblige, les abords de ce lac riche en poissons sont inaccessibles aux riverains ou aux touristes depuis la mi-mars. Et pourtant, son écosystème est en pleine métamorphose.
Le lac plein, une première depuis 28 ans
Après les fortes précipitations hivernales qui se sont prolongées au printemps, son niveau est à 208,96 mètres sous celui la mer; à seulement 16 centimètres au-dessous de la «ligne rouge supérieure», limite au-dessus de laquelle le lac risquerait de déborder, estiment les responsables environnementaux qui mesurent chaque jour le niveau d’eau.
Le lac de Tibériade, traversé par le fleuve Jourdain, pourrait ainsi être plein les jours prochains, et même déborder courant mai. Ce serait une première depuis février 1992.
Une récente montée des eaux
Depuis début janvier, les pluies ont en effet été si abondantes que le niveau de l’eau a monté de 3,12 mètres et continuera à monter au cours des prochaines semaines, à mesure aussi que la neige des sommets du plateau du Golan fondra et se déversera régulièrement dans le lac.
Dans un tel cas de figure, les autorités israéliennes interviendraient et ouvriraient le barrage situé au Kibboutz Degania, permettant à l’eau de se déverser dans le fleuve Jourdain. Cela ne s’est produit que deux fois – en 1969 et en 1992 – depuis la construction de l’infrastructure en 1931. Uri Schor, porte-parole de l’Autorité israélienne de l'eaux, indiquait au Times of Israel que les chances d’ouverture du barrage étaient de 50 %.
Des années de sécheresse
En 2018, l’Autorité des eaux de l’État hébreu avait déjà averti que la mer de Galilée s’asséchait en raison de faibles précipitations, et prévenu qu’elle approchait de la «ligne noire», après laquelle la qualité de l’eau risque de commencer à se détériorer à cause du limon, ce dépôt de terre formé au fond des lacs ou étangs.
En avril 2017, le niveau de l’eau du lac était à son plus bas niveau, 214 mètres sous le niveau de la mer. Cette baisse du niveau de l’eau, entraînant une augmentation de sa salinité, mettaient en danger la faune et la flore locale. Les récentes pluies abondantes ne vont toutefois pas suffire à remplacer les 5 années de sécheresse qu’a connu le pays, rappelle avec prudence l’Autorité israélienne de l'eau.
Un lieu empreint de foi
C’est sur les rives de ce lac bordé par des villages de pêcheurs que Jésus accomplit de nombreux miracles. Il y appela Simon, André, Jacques et Jean, ses premiers disciples qui abandonnèrent leurs filets pour le suivre, enseignait les foules et guérissait les malades. C’est aussi sur les flots du lac de Tibériade que Jésus marcha, apaisant la tempête.
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