Mgr Hinder: «Le Yémen est brisé, Reine de la Paix prie pour nous!»
Gabriella Ceraso - Cité du Vatican
L’effondrement économique total. C'est ce à quoi le Yémen est confronté en raison de coupes importantes dans l'aide humanitaire internationale, du ralentissement des transferts de fonds, de l'affaiblissement de la monnaie et de la pandémie de coronavirus. Plus de deux millions d'enfants, dénonce l'Unicef, sont mal nourris et 6 600 enfants de moins de cinq ans pourraient mourir de causes évitables d'ici la fin de l'année, dans la pire crise humanitaire du monde. Une «catastrophe sans précédent» selon Mark Lowcock, sous-secrétaire général aux affaires humanitaires et coordinateur de l'aide d'urgence des Nations unies (Ocha), qui a lancé un appel aux donateurs pour rétablir les financements. «Les prix des denrées alimentaires ont augmenté de 10 à 20 % au cours des deux dernières semaines. Sans nouvelles injections de devises fortes, cette situation va empirer».
La trop grande insécurité
C'est la réalité, mais il faut aller plus loin. En résumé, voici le message que délivre Mgr Paul Hinder, vicaire apostolique d'Arabie du Sud. «Selon les informations dont je dispose, relève-t-il, ce n'est pas tant l'argent qui manque, les pays voisins et d'autres pays sont prêts à donner ou ont déjà donné des milliards. Le principal problème est le manque de structures et de réseaux fiables dans le pays pour faire passer l'aide».
Manque de structures et de réseaux fiables
Mgr Hinder attire ainsi l'attention de façon dramatique sur la destruction des installations sanitaires dans le pays, dans plus de 50% des cas, et sur l'insécurité qui «rend le transport difficile, parfois impossible». «La division du pays en au moins trois parties, de juridictions presque différentes - poursuit le Vicaire apostolique - rend encore plus difficile une aide efficace et coordonnée. Sans une trêve entre les belligérants, toutes les opérations humanitaires resteront au moins partiellement paralysées».
Confiance en Marie, Reine de la Paix
Une amère observation suivie d'une prière. «Pour ma part, je ne peux qu'invoquer la Reine de la Paix pour que vous priiez pour le Yémen et surtout pour que ceux qui ont des responsabilités comprennent la gravité et la force de la situation intérieure et extérieure du Yémen. Je ne vois pas comment nous pouvons nous en sortir aujourd'hui : il existe de nombreuses organisations qui essaient de faire tout leur possible pour la population même si ce qui peut être fait à Aden ne sera pas possible à Sana'a et vice versa. C'est le drame de ce pays, un pays "brisé". Il est donc essentiel d'assurer la sécurité et la stabilité pour que les ONG qui collaborent avec le Croissant-Rouge, le seul à travailler activement jusqu'à présent, puissent continuer d’être actives à tous égards».
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