La présidence allemande de l’Union européenne face au défi de la solidarité
Le président de la conférence épiscopale allemande, Mgr Georg Bätzing, et le président du Conseil de l'Église évangélique en Allemagne (structure de gouvernement de l’Église protestante luthérienne), Heinrich Bedford-Strohm, répètent que l’avenir des peuples d’Europe passe par l’Union européenne et non par des rivalités entre nations. Ils encouragent la présidence allemande du Conseil de l'UE à se préparer au mieux pour mener à bien cette tâche délicate à partir du 1er juillet, en invitant la politique allemande à façonner l'avenir de la maison commune européenne avec la responsabilité de la cohésion.
«Seule une Europe unie peut surmonter les conséquences sociales et économiques de la pandémie de coronavirus. L’isolement national, l'égoïsme et les récriminations mutuelles ne sont d'aucune aide pour personne ; il s'agit plutôt d'affronter courageusement les grands défis dans un esprit de solidarité européenne», écrivent-ils dans un message commun publié sur le site de l'épiscopat. En tant que plus grand et plus fort État membre de l'UE, l'Allemagne a la possibilité, avec la présidence du Conseil, de jouer un rôle de premier plan dans le sens d'un «primus inter pares», expliquent-ils.
Lutter ensemble contre le changement climatique et contre la pandémie
Les deux évêques soulignent qu'ils poursuivront avec détermination le chemin qu'ils ont entamé vers une société climatiquement neutre, capable de préserver la biodiversité et de protéger le climat et l'environnement. Ensuite, il y a la question de la pandémie qui frappe durement les pays structurellement faibles et, surtout, les couches les plus pauvres de la population : «À cet égard, la présidence du Conseil devrait être l'occasion de soutenir les États particulièrement touchés, même en dehors de l'UE. Une expression claire de la responsabilité européenne pour le bien commun mondial serait, par exemple, une initiative pour la conception sociale et écologique des chaînes d'approvisionnement et de valeur dans le respect des droits de l'homme», suggèrent-ils. L’Allemagne, en tant que première puissance industrielle d’Europe et siège de nombreuses multinationales, aurait un réel impact si elle parvenait à promouvoir une telle évolution de la traçabilité des produits.
D’autres questions sont identifiées comme la numérisation, les perspectives pour les jeunes générations, une politique d'asile équitable et solidaire et la promotion de sociétés plurielles dans la démocratie et l'État de droit. «Pendant sa présidence du Conseil, l'Allemagne peut donner des impulsions pionnières pour façonner les réponses européennes aux défis européens et mondiaux actuels. L'intégration européenne a besoin d'urgence d'une nouvelle dynamique en ces temps difficiles», insistent encore les responsables des deux principales Églises d’Allemagne.
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