Visite du Premier ministre irakien aux chrétiens de la plaine de Ninive
Cette visite du Premier ministre coïncidait avec le 6e anniversaire de la prise de Mossoul par les combattants de l’État islamique, durant l’été 2014. En 2017, la grande ville du nord irakien, devenue entretemps la capitale du califat auto-proclamé et soumis à un régime cruel et totalitaire, fut péniblement reprise par les forces de sécurité de Bagdad, appuyées par la coalition internationale. Cette bataille de 9 mois causa la mort de nombreux civils, entraina la fuite de milliers d’autres et réduisit la ville, notamment la rive orientale, à un champ de ruines.
Mossoul tente aujourd’hui de se relever mais la reconstruction reste un défi quotidien. Pour le Premier ministre, l’état d’abandon de la ville est le fruit d’années d’incurie politique, de mauvaise gestion et de corruption. Ancien chef des Renseignements, Al Kazimi admet que son gouvernement, entré en fonction en mai dernier après des mois de crise institutionnelle, a hérité d’une «lourde mission».
Altération des équilibres démographiques
Le Premier ministre s’est ensuite rendu à Bartella et Qaraqosh pour y rencontrer les représentants des Églises locales ; l’occasion pour ces communautés, qui pouvaient se sentir oubliées de Bagdad, de partager leurs craintes au regard, notamment, du changement des équilibres démographiques en cours dans cette région, berceau bimillénaire du christianisme oriental.
Al-Kazimi a fait part de sa «tristesse» devant l’exode silencieux des chrétiens de l’antique Mésopotamie. Une grande partie d’entre eux a en effet choisi la voie de l’exil devant l’avancée des troupes de Daech pour trouver refuge au Kurdistan voisin, dans d’autres pays voisin ou en Occident.
Peu d’entre eux ont suivi les appels à revenir ; les villages et localités qu'ils ont désertés sont peu à peu occupés par d’autres groupes. Exemple à Bartella, autrefois ville majoritairement chrétienne de la plaine de Ninive et habitée aujourd'hui par de nombreux Shabaks, d'origine chiite.
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