L'archevêque de Sydney dénonce la persistance de l'esclavage moderne
«Les efforts pour faire connaître cette réalité et pour interdire cette pratique sont aussi nécessaires aujourd'hui que dans les siècles précédents», a souligné Mgr Fisher. Il reconnaît que, ces derniers temps, il y a eu une prise de conscience croissante de ce fléau, avec l’instauration par l’ONU de la Journée mondiale contre la traite chaque 30 juillet depuis 2013, à laquelle s’ajoute pour l’Église catholique depuis 2015, chaque 8 février, en la mémoire liturgique de Sainte Joséphine Bakhita, la Journée mondiale de prière, de réflexion et d'action contre la traite des êtres humains.
Cependant, ces exemples «ne sont pas encore une garantie de l'abolition» de ce crime qui fait «scandale, surtout dans une société chrétienne» ou qui «prétend être un modèle de valeurs 'éclairées' et de respect du droit et de la liberté». Si nous ne mettons pas fin à la traite, a ajouté Mgr Fisher, nous restons «complices d'un crime contre l'humanité».
La loi n’est pas appliquée
L'archevêque de Sydney a donc déploré le fait que le Parlement de Nouvelle-Galles du Sud ait approuvé une nouvelle loi contre l'esclavage moderne en 2018 sans toutefois la faire entrer concrètement en vigueur. «Le gouvernement continue de faire du surplace», a noté l'évêque, malgré le fait qu'il soit officiellement reconnu que la traite touche «au moins 40 millions de personnes dans le monde et des milliers en Australie».
«Il est honteux et déshonorant, qu'après avoir reconnu publiquement ce crime et après avoir fait quelque chose de concret pour l'éradiquer, toutes les mesures pour le combattre soient contrariées, permettant aux entreprises et aux consommateurs de continuer à bénéficier du travail forcé», dénonce-t-il. En outre, dans le contexte de la pandémie de Covid-19, l'archevêque de Sydney demande instamment «de ne pas perdre la détermination de lutter contre l'esclavage».
Un phénomène puissant dans le secteur tertiaire
Le rapport Acan montre qu'il existe un risque croissant de formes modernes d'esclavage en Australie, principalement en raison de l'urgence sanitaire causée par le coronavirus et de la récession économique qui en résulte et qui a conduit les migrants, les réfugiés et les détenteurs de visas temporaires à entrer dans le circuit du travail non déclaré et non protégé. Les principales conclusions du rapport, qui a examiné les dépenses de 2075 prestataires de services, indiquent que 54 % d'entre eux sont potentiellement concernés par l'esclavage moderne dans la chaîne d'approvisionnement des marchés intérieurs, notamment en ce qui concerne les équipements médicaux.
Créé en 2019, l'Acan est composé de 32 membres, dont des diocèses, des instituts religieux, des centres éducatifs, des organisations de santé et de soins aux personnes âgées, et des prestataires de services sociaux, tous catholiques.
Vatican News Service - IP
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