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Le cardinal Lacroix, archevêque de Québec Le cardinal Lacroix, archevêque de Québec 

Le cardinal Lacroix interpelle les autorités du Québec

«Laissez-nous respirer!» : l'archevêque de Québec a vivement interpellé le gouvernement de la province de Québec à cause de son manque de collaboration dans le cadre de la pandémie de Covid-19 et des restrictions encore sévères concernant la célébration des messes en public.

Xavier Sartre – Cité du Vatican

Le ton est ferme : à l'issue de la messe célébrée dimanche 26 juillet en la basilique Sainte-Anne-de-Beaupré, et en la fête de sainte Anne, patronne du Québec, le cardinal Gérald Cyprien Lacroix est revenu sur la situation que vit l'Église catholique dans la province depuis le mois de mars à cause de la pandémie de Covid-19. Soulignant les efforts et l'engagement des autorités ecclésiastiques pour combattre à son niveau le coronavirus et limiter la contagion, l'archevêque de Québec a regretté l'attitude des autorités publiques québecoises, expliquant que «ce fut très laborieux de nous faire entendre».

 

«Depuis le début – et tout au long des derniers mois – , nous avons été de bons joueurs, souhaitant faire notre part pour le bien de la société et collaborer à l’effort collectif en temps de crise. Il était nécessaire que nous soyons solidaires et nous l’avons été,» a affirmé ainsi l'archevêque.

Aucun dialogue franc et direct

Mais ces efforts n'ont pas été reconnus, a-t-il regretté, allant jusqu'à dire que «les autorités gouvernementales ne nous prennent pas au sérieux» et qu’elles veulent ignorer leur existence. Et de préciser : «en aucun temps, nous n’avons réussi à établir un dialogue franc et direct avec les responsables du Gouvernement et de la Santé publique» du Québec. Les contacts avec les autorités se sont faits via des tiers, et les évêques n'ont été mis au courant sur les procédures à suivre que via les médias.

Depuis le 22 juin, les messes en public peuvent être célébrées en présence de cinquante personnes, selon une recommandation de la direction de la Santé publique du Québec, qui a précisé qu'il ne s'agissait pas d'une limite stricte. Les règles mises en place depuis sont la distanciation de deux mètres, le lavage des mains, la désinfection des lieux et la distribution de la communion en gardant un maximum de distance, sans échange de paroles et dans la main.

Différences de traitement

Mais les paroisses et les fidèles n'ont pas pu reprendre une vie complètement normale. Le cardinal Lacroix a dénoncé «les deux poids deux mesures» concernant certains services, comme les funérailles qui ont pu reprendre rapidement dans «les petits salons» des entreprises funéraires et pas dans les grandes églises, ce qui «a semé beaucoup d'incompréhension».

Autre exemple : la vente d'alcool et de cannabis a été jugée un service essentiel. Or «les communautés de foi, que nous pouvons certainement considérer un service essentiel à la communauté, ont été pratiquement ignorées». Sans compter que les casinos peuvent accueillir jusqu'à 250 personnes dans des lieux plus petits que les églises. «Rien à comprendre !» s'est exclamé le cardinal.

Appel au respect de l'Église et de ses membres

Cette succession d'éléments préoccupe le prélat : «j’avoue que la timidité avec laquelle notre gouvernement évite tout dialogue ouvert et serein avec les responsables des communautés de foi ne m’apparaît pas de bonne santé pour notre société québécoise». Et d'affirmer enfin que l'Église et ses membres ont «le droit d’être considérés avec respect et non ignorés ou relégués à l’item VARIA».

Et cette situation perdure puisque les autorités ecclésiastiques doivent encore négocier chaque semaine avec les autorités tentant d'imposer «des restrictions qui dépassent le raisonnable». «N’abusez pas de notre patience et cessez d’ignorer notre existence et notre sens des responsabilités» s'est-il enfin exclamé, expliquant qu'il en allait du bien de la communauté catholique comme de toutes les communautés de foi et du vivre ensemble du Québec.

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28 juillet 2020, 17:55