Incendie circonscrit à la cathédrale de Nantes
Xavier Sartre – Cité du Vatican
Il est 7h44 heure locale quand les pompiers de Loire-Atlantique, dans l’ouest de la France, sont alertés: un feu important est en cours dans la cathédrale gothique de Nantes, déjà victime d’un grand incendie en 1972 qui avait alors détruit sa charpente. Jusqu’à une centaine de soldats du feu sont déployés sur place pour combattre les flammes qui s’échappent par la grande verrière de la façade principale. En milieu de matinée, le sinistre est maîtrisé.
Enquête ouverte
Selon les premières déclarations des pompiers, le grand orgue, situé au-dessus de l’entrée principale, concentre l’essentiel des dégâts et qui semble être «entièrement détruit» selon le directeur départemental des pompiers. Le général Laurent Ferlay a précisé que «la plateforme sur laquelle [le grand orgue] se situe est très instable et menace de s’effondrer».
Une enquête pour incendie volontaire a été ouverte par le parquet de Nantes après la découverte de trois départs de feu. La piste criminelle est donc envisagée mais les autorités judiciaires demeurent prudentes et attendent les premières conclusions des experts qui devraient arriver sur place dans la journée. Le sinistre pourrait être également d’origine accidentelle et pourrait aussi être lié à l’installation électrique de l’église.
D'importants dégâts dans un édifice restauré
Le père François Renaud, administrateur diocésain, joint au téléphone par Vatican News, évoque «une immense tristesse», expliquant que «le diocèse a été atteint au cœur». La cathédrale, après les dernières restaurations, «était dans un état magnifique» précise-t-il. Ayant pu pénétrer à l’intérieur très vite, il parle d’«un spectacle accablant: le grand orgue a disparu entièrement, parti en fumée ; la console de l’orgue de chœur également. Après, il y a eu une fumée terrible dans tout l’édifice et toutes les œuvres d’art présentes à l’intérieur ont été endommagées. Et puis il y a des structures qui sont fragilisées» détaille l’administrateur diocésain. Autre dommage irréparable, «la verrière adossée au grand orgue qui a explosé. C’étaient les seuls vitraux anciens de la cathédrale, du XVIe siècle. Ils ne sont plus.»
Cet incendie a provoqué une vive émotion en France où le souvenir de l’incendie de Notre-Dame de Paris est encore très présent. Le Premier ministre, Jean Castex, était déjà sur place dans la matinée avant l’arrivée du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, et la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot attendus sur place dans la journée.
Le père Renaud a reçu tout au long de la matinée plusieurs messages de l’ensemble du diocèse, des autres Églises, des responsables des cultes juif et musulmans, des autorités politiques et administratives. Des témoignages de soutien ont été envoyés également de la part de toute l’Église de France, à commencer par l’archevêque de Reims, Mgr de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France, mais aussi de la part du nonce apostolique en France, Mgr Celestino Migliore.
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