Les évêques du Mexique s’élèvent contre la violence et la culture de la mort
La Déclaration commune sur le don de la vie et la dignité de la personne humaine, rendue publique jeudi 16 juillet par les évêques de la Conférence épiscopale mexicaine (CEM), présente d'abord la longue liste des formes de violation délibérée de la vie et de la dignité humaines, dont souffre le peuple mexicain.
Ils décrivent ainsi une «culture de la mort» qui se manifeste sous diverses formes: «dans les actes de violence, toujours plus nombreux et sanglants; dans le fait de considérer la vie d'un enfant comme un droit de l'adulte; dans le fait de devenir insensible à l'euthanasie ou à l'éclatement des familles; dans les efforts de légalisation des drogues et autres stupéfiants; dans la diffusion d'une vision pauvre et déformée de la sexualité; dans la corruption; dans la traite des personnes à des fins d'exploitation sexuelle ou de travail; dans l'indifférence de certains à l'égard de la pauvreté; dans les abus et les atteintes à la nature par un consumérisme extrême».
Contre l’avortement et la culture du genre
Les évêques mexicains n'entendent pas faire un «diagnostic exhaustif» de la réalité mais plutôt attirer l'attention sur les défis auxquels la nation est confrontée, notamment face aux propositions de «programmes gouvernementaux, de lois et de critères judiciaires qui portent atteinte à la dignité de la personne humaine et, en particulier, à sa vie». Les prélats dénoncent donc toute tentative de promouvoir l'avortement, d'«arracher la protection juridique» des êtres humains dès leur conception, ainsi que la tentation d'inclure l'euthanasie dans les politiques de santé.
Rejetant la culture du genre, le document de la CEM réaffirme que la personne humaine se réalise dans la relation homme-femme, sur la base de laquelle un mariage authentique et son ouverture à une nouvelle vie sont possibles. Il souligne aussi que les enfants adoptés méritent un foyer composé d'un père et d'une mère, et que la «maternité de substitution» ou gestation pour autrui constitue une exploitation des femmes, utilisées à des fins de reproduction.
Respecter l’État de droit
«Nous faisons partie d'une société libre, appelée à consolider sa démocratie», notent ensuite les évêques, s'opposant à toute forme de limitation du droit à la liberté d'expression. «Un véritable régime de libertés comprend la liberté religieuse, qui nous permet de vivre en public et en privé selon nos convictions de conscience», rappellent-ils.
Les évêques exigent des autorités civiles «la pleine validité de l'État de droit», ils condamnent «l'application discrétionnaire de la loi», et exhortent ceux qui font souffrir leur prochain à «abandonner la voie du mal». Ils appellent aussi les catholiques qui ont participé activement à la promotion ou à l'obtention délibérée de l'avortement à se réconcilier avec Dieu, et invitent tous les fidèles et les personnes de bonne volonté à construire une société pacifique, respectueuse de lois justes.
Face à la souffrance, suivre la voie de l’Évangile
Les sept pages de la déclaration incluent par ailleurs une réflexion sur le «fléau mortel» de la violence et de l'insécurité qui a atteint en 2020 des «niveaux jamais vus auparavant», et qui, avec la pandémie Covid-19, a fait souffrir d'innombrables foyers et gravement affecté l'économie.
«Nous, les évêques, cherchons à éclairer les consciences face au bien et à la vérité», conclut le document. «Dans l'exercice de nos droits inaliénables et de notre ministère de Pasteurs, nous continuerons à prêcher l'Évangile de la Vie, tant en public qu'en privé, en nous rappelant que Jésus nous a donné une mission précise: “Allez dans le monde entier et prêchez l'Évangile”».
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