Décès de Mgr Hippolyte Simon, archevêque émérite de Clermont-Ferrand
Cyprien Viet – Cité du Vatican
Il fut une figure marquante de l’épiscopat français de la fin du XXe et du début du XXIe siècle, intervenant régulièrement dans les médias sur les sujets brûlants de la vie politique et sociale, comme la laïcité, l’immigration ou encore la construction européenne. Quatre ans après avoir pris une retraite anticipée en raison d’un cancer du rein qui nécessitait un traitement éprouvant, Mgr Hippolyte Simon s’est éteint dans sa Normandie natale ce mardi 25 août à l’âge de 76 ans.
Né à Saint-Georges-de-Rouelley, un petit village du département de la Manche, le 25 février 1944, quelques mois avant le débarquement allié en Normandie, Hippolyte Simon était passionné par l’histoire et les sciences humaines. Titulaire d'une maîtrise de philosophie politique avec un mémoire sur le marxisme, il admirait la capacité que saint Jean-Paul II avait eu de déconstruire les fondements intellectuels de la théorie marxiste par son encyclique de 1981 sur le travail, Laborem Exercens, qui mettait la personne humaine, et non pas les groupes et les partis, au centre de l’analyse des rapports sociaux.
Mgr Simon impressionnait ses interlocuteurs par sa curiosité intellectuelle et la quantité de livres sur lesquels il appuyait sa réflexion, recouvrant aussi bien des domaines profanes que religieux. Nouant de nombreuses relations dans le monde politique et intellectuel, il avait notamment cultivé une amitié avec Léopold Sédar Senghor, président du Sénégal de 1960 à 1980 et membre de l’Académie française, qui avait choisi de vivre en Normandie jusqu’à son décès en 2001.
Une forte implication sur les questions européennes
Ordonné prêtre pour le diocèse de Coutances en 1970, Hippolyte Simon avait exercé de nombreuses responsabilités dans le domaine de la formation dans son diocèse d'origine, avant d’être nommé évêque de Clermont-Ferrand en 1996, puis promu archevêque de ce même diocèse en 2002 dans le cadre de la réforme des provinces ecclésiastiques. Le Pape François avait accepté sa démission en 2016 pour raison de santé.
Il fut de 2007 à 2013 vice-président de la Conférence des évêques de France, et donc numéro deux et adjoint du cardinal André Vingt-Trois, intervenant très régulièrement dans les médias sur les sujets d’actualité.
Il s’était auparavant beaucoup investi sur les questions liées à la construction européenne en tant que délégué de l’épiscopat français au sein de la Comece, la Commission des épiscopats de la Communauté européenne, à Bruxelles, un organisme dont il fut aussi le vice-président durant trois années. En 2006, un an après la victoire du “non” au référendum sur le Traité constitutionnel européen, il avait publié l’ouvrage Les catholiques et l’Europe, avec une préface du cardinal Lustiger et une postface de Jacques Delors, ancien président de la Commission européenne.
Attentif au thème de la relation entre foi et raison, il avait publié plusieurs essais de réflexion, notamment Vous qui cherchez Dieu, voici un GPS aux éditions Desclée de Brouwer en 2010, et, plus récemment en 2019, Vers une France païenne?, aux éditions du Cerf, un ouvrage écrit en collaboration avec François Taillandier et qui actualisait un autre essai paru sous le même titre en 1999.
Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici