En Guinée Conakry, l’appel des évêques à la fin des violences
Le 15 août dernier, lors de la Solennité de l'Assomption de Marie, présidant la messe dans la cathédrale locale, l'évêque avait humblement demandé «au gouvernement et aux acteurs sociopolitiques de cesser immédiatement toute forme de violence et d'établir les conditions d'un dialogue inclusif en faveur de la paix, afin de permettre aux parties en conflit de s'écouter et d'échanger leurs points de vue pour trouver des solutions pacifiques à la crise nationale».
Les élections, pas important vers l'État de droit
Le pays se trouve en effet dans une situation particulièrement difficile: le 18 octobre aura lieu l’élection présidentielle. L’actuel chef de l'État, Alpha Condé, est également en lice pour le troisième mandat. Sa candidature a été rendue possible par le référendum constitutionnel de mars dernier qui, en fait, a aboli la limite des deux mandats. Les résultats du référendum ont été rejetés par l'opposition, ce qui a déclenché des affrontements et des violences qui ont fait des dizaines de victimes, plusieurs arrestations et de nombreux actes de vandalisme. «Les élections - a déclaré Mgr Coulibaly dans son homélie - sont un pas important vers la création d'un État de droit démocratique et représentent une réelle contribution à la paix». D'où l'invitation à mettre un terme à toutes les tensions qui «suscitent l'inquiétude et l'anxiété de la population».
Condamnant donc «les nombreuses pertes en vies humaines, ainsi que la destruction de nombreux biens publics et privés qui ont eu lieu pendant les manifestations», l'archevêque de Conakry a exhorté les autorités compétentes «à enquêter sur ce qui s'est passé pour identifier les auteurs et les traduire en justice, évitant ainsi de nouvelles victimes». «J'implore le gouvernement de mettre la Guinée Conakry au-dessus de tout intérêt personnel et de mettre fin à tout discours menaçant, offensant, dégradant et provocateur», a déclaré l’archevêque.
Proximité de l'Église
Pour sa part, Mgr Coulibaly a garanti «la solidarité et la proximité spirituelle de l'Église avec le peuple qui souffre», car elle «ne peut rester indifférente à toute injustice ou atteinte à la paix, à la vie et aux droits fondamentaux de l'homme».
Il faut rappeler que, fin janvier, les prêtres catholiques du pays, à l'issue de leur Assemblée ordinaire, avaient vivement dénoncé la crise politique nationale, déclarant que «la démocratie est violée par le régionalisme, le népotisme, l'ethnocentrisme, le favoritisme et l'injustice».
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