Explosions à Beyrouth: le patriarche maronite lance un appel aux Nations-Unies
Olivier Bonnel et Adelaïde Patrignani- Cité du Vatican
«Beyrouth est une ville dévastée, Beyrouth, la fiancée de l’Orient et le phare de l’Occident est blessée, c’est une scène de guerre sans guerre», commence le patriarche maronite. Dans son message, le cardinal Raï décrit la destruction et la désolation provoquées par la double explosion au port de la capitale libanaise: habitations, hôtels, hôpitaux, églises, magasins… les dégâts sont immenses. « Des centaines de familles sont sans-abris. Tout cela arrive et l’État est dans une situation économique et financière qui le rend incapable de faire face à cette catastrophe humaine et urbaine» relève le patriarche.
«L’Église, qui a mis en place un réseau de secours sur tout le territoire libanais se trouve aujourd’hui face à un nouveau grand devoir qu’elle est incapable à elle seule d’assumer» poursuit le cardinal Raï. Après avoir remercié les nombreux États qui ont manifesté leur aide, le chef de l’Église maronite s’adresse «aux pays amis et frères ainsi qu’aux Nations-Unies, pour apporter l’aide immédiate afin de sauver la ville de Beyrouth». Une aide, précise-t-il «sans aucune considération politique, parce que ce qui est arrivé est au-delà de la politique et des conflits».
Le Liban "mérite le soutien de ses frères"
Le patriarche maronite appelle également les associations caritatives étrangères afin de venir en aide aux populations affectées, « beyrouthines en particulier, afin qu’elles puissent soigner leurs blessures et restaurer leurs maisons».
Le patriarche demande concrètement que les aides à la reconstruction puissent être sous le contrôle des Nations-Unies.
«Pendant des années le Liban n’a cessé de vivre des catastrophes politiques, sécuritaires, économiques et financières qui nécessitent des interventions pour le sauver» note encore le patriarche Raï. « Le Liban, qui a offert l’alphabet au monde mérite le soutien de ses frères et amis afin de l’aider à restaurer sa capitale, à travers la fondation immédiate d’une “Caisse sous contrôle onusien” pour gérer les aides» écrit-il.
« Je m’adresse à vous car je sais combien vous souhaitez que le Liban retrouve son rôle historique au service de l’homme, de la démocratie, et de paix au Moyen-Orient et dans le monde» conclut le cardinal Raï.
L’onde de choc ressentie au sanctuaire de Harissa
Au nord de Beyrouth, dans le sanctuaire marial Notre-Dame du Liban à Harissa, où se situe une statue de la Vierge qui domine la capitale libanaise, l’explosion a été ressentie fortement. «Le lieu de l’explosion est à vingt kilomètres, explique le père Khalil Alwan, recteur du sanctuaire, nous avons senti malgré cela notre bâtiment trembler».
Le sanctuaire a mis une de ses maisons à disposition de la Croix Rouge afin qu’elle vienne en aide aux victimes. Le sanctuaire de Harissa a été ouvert pour les prières des fidèles, «nous avons l’adoration du Saint-Sacrement vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept messes quotidiennes à cette intention », précise le père Alwan.
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