Province jésuite pour l’Europe orientale: un «signal contre les nationalismes »

Agé de 60 ans, originaire du Tyrol oriental et psychothérapeute de formation, le religieux sera à la tête de cette province qui comprendra 442 ignaciens répartis sur 36 sites.

Interrogé par le site internet Domradio.de à Cologne, le père Bürgler assure que la fusion de ces provinces constitue un «signal fort» au regard des tendances nationalistes de plus en plus prégnantes. Ainsi, dit-il, «nous montrons qu’une vision plus large a ses avantages et qu’elle est plus en accord avec le fait d’être chrétien». Car selon le jésuite, avec le temps, les différences nationales deviennent moins importantes : «nous pourrons donc utiliser les richesses de la spiritualité ignatienne d'une manière plus fructueuse pour la foi, la justice, le dialogue interculturel et la réconciliation». En outre, le charisme de la Compagnie de Jésus est ouvert sur le monde depuis sa création : «les premiers compagnons de notre fondateur Ignace de Loyola venaient de différentes nations. Ignace n'a jamais pensé dans une perspective nationale, mais dans une perspective mondiale : à la fois pour les régions où il voulait envoyer des gens et pour leurs origines».

L'objectif de cette fusion est d'unir les forces à un moment où les ressources financières et humaines sont plus limitées, explique encore le père Bürgler. Son espoir est que les jésuites de la nouvelle province puissent être présents surtout dans les domaines de la spiritualité, de l'éducation et de la société : «si nous parvenons à nous distinguer encore plus dans ces domaines, je crois que nous pourrons apporter une contribution aux gens, mais aussi au sein de l'Église et pour l'Église».

La création de la nouvelle province européenne de la Compagnie de Jésus suit celle de la province euro-méditerranéenne, née en 2017 de l'unification des trois provinces d'Italie, d'Albanie et de Malte avec un total de plus de 500 jésuites.