La réconciliation nationale en jeu pour les élections au Sri Lanka
Pour la communauté catholique, l’un des principaux enjeux des élections et de l’avenir politique du pays est la réconciliation nationale, dans ce pays encore marqué par les attentats de Pâques 2019 et par la guerre civile qui a déchiré cette île de 1984 à 2009.
«En tant qu’électeurs, nous avons une grande responsabilité en soutenant une personne susceptible de posséder les qualités qui permettront au pays d’être libre et uni», confie le père Reid Shelton Fernando, ancien aumônier du Mouvement des jeunes travailleurs chrétiens, en priant avec les fidèles avant les élections. «Nous prions pour que le processus électoral se déroule de manière juste, honnête et libre, sans fraudes ni difficultés techniques, et qu’un gouvernement puisse se former pour diriger notre pays avec droiture», a-t-il poursuivi.
Les élections, prévues le 25 avril à l’origine, ont dû être reportées une première fois au 20 juin en raison du confinement, qui a débuté en mars au Sri Lanka. La Commission électorale a ensuite reporté encore la date des élections au 5 août. En tout, 20 partis politiques et 34 groupes indépendants sont engagés dans la campagne électorale, pour décrocher l’un des 225 sièges du Parlement. Près de 16 millions de citoyens sri-lankais sont inscrits sur les listes électorales.
Lutter contre le fléau de la corruption
Le père Cecil Joy Perera, recteur du séminaire de Daham Sevana, estime que beaucoup de ceux qui sont dénoncés pour leur corruption sont passés par les écoles catholiques et ont écouté les sermons des prêtres dans les paroisses locales. «En tant que catholiques, nous sommes peinés et honteux de savoir que certains des nôtres n’ont fait qu’aggraver la culture politique sri-lankaise, déjà dégradée et corrompue», regrette le père Perera.
De son côté, le Conseil national pour la Paix (NPC) a invité les candidats, les partis politiques et les électeurs à choisir la réconciliation nationale. «Quels que soient les partis qui remporteront les élections à venir, le pays doit être uni, sinon nous serons tous perdants», a déclaré le NPC dans un communiqué. «Notre pays a souffert trop longtemps de notre incapacité à nous unir et à rassembler tous nos citoyens, autour d’un gouvernement que tous puissent reconnaître comme raisonnable et juste. Ce mois de juillet doit nous amener à l’introspection sur nos divisions passées, et à réfléchir sur les moyens de cheminer vers une coexistence paisible.»
(Églises d’Asie, avec Asianews et Ucanews)
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