Élections en Tanzanie: combattre la corruption pour préserver la paix
(VNS) La corruption est la principale menace pour la stabilité politique et donc pour la paix en Tanzanie. Dans la perspective des élections générales du 28 octobre, Mgr Isaac Amani, archevêque d'Arusha, une ville qui abrite plusieurs institutions internationales, a exhorté la Commission électorale nationale (NEC) à travailler en étroite collaboration avec le Bureau de lutte contre la corruption (Pccb), les forces de police et les chefs religieux pour garantir un vote transparent et équitable afin de prévenir la violence.
L'agence de l'Amecea, l'Association des conférences épiscopales d'Afrique de l'Est, rappelle les efforts déployés jusqu'ici à cet égard par la commission électorale, qui a rencontré ces dernières semaines divers acteurs impliqués dans le processus électoral, notamment les responsables de divers organes gouvernementaux, les partis et les partenaires sociaux. Mgr Amani a particulièrement apprécié l'implication des chefs religieux tanzaniens dans ce processus: «C'est une bonne chose de rencontrer les différents chefs religieux qui ont un rôle particulier à jouer pour assurer des élections libres et équitables et le maintien de la paix», a-t-il souligné.
Pas de paix véritable sans lutte contre la corruption
Cependant, il a averti que «si la corruption n'est pas combattue, il n'y aura pas de paix. Les chefs religieux peuvent la prêcher, mais s'il y a corruption, les citoyens seront submergés par la colère, la haine, la vengeance, l'oppression et d'autres maux», s’est-il inquiété. Il a donc invité la Commission électorale à poursuivre son engagement en faveur de la transparence et de la légalité: «Nous devons appliquer les lois et les règles», a déclaré l'archevêque d'Arusha, rappelant que «l'utilisation de la force et de l'intimidation est l'antichambre de la violence».
«La paix vient de la justice et chaque candidat doit voir ses droits reconnus : chacun devrait être libre d'expliquer son programme politique afin que les électeurs puissent prendre la bonne décision», a-t-il ajouté. «Pour que les élections se déroulent correctement et sans violence, les institutions et les partis politiques doivent jouer leur rôle, a souligné l’archevêque tanzanien. En particulier, les candidats doivent expliquer leurs programmes sans se laisser insulter.»
Coopération interreligieuse pour la démocratie
La nécessité de lutter contre la corruption, et en particulier l'achat et la vente de votes, a été fortement rappelée lors d'une récente réunion à Dar es Salaam de l'"Interfaith Tanzania" - un organisme composé de la conférence épiscopale locale, du conseil national musulman et du conseil chrétien du pays, au cours de laquelle les dirigeants religieux tanzaniens ont exhorté les institutions de l'État à veiller à ce que tous les partis politiques et les parties intéressées travaillent au nom de la justice et de la paix.
Celles du 28 octobre seront les sixièmes élections générales en Tanzanie après la réintroduction du multipartisme en 1992. Les premières élections démocratiques ont eu lieu en 1995. Lors des élections, les citoyens devront choisir les membres du Parlement, les conseillers et le président. Le président sortant, John Magufuli, du parti Chama Cha Mapinduzi, et son adversaire, Freeman Mbowe, chef du principal parti d'opposition Chadema, se disputeront la présidence.
La Tanzanie, un État issu de l'unification du Tanganyika et de Zanzibar en 1964, fait figure de relatif îlot de stabilité en Afrique de l’Est et demeure l’un des rares pays africains à ne jamais avoir connu de guerre ni de coup d’État dans les décennies récentes.
Vatican News Service - LZ
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