Grèce: nouvel archevêque à Corfou, la minorité catholique enrichie
Delphine Allaire - Cité du Vatican
Né à Athènes en 1973, Mgr Georgios Altouvas est ordonné prêtre le 3 octobre 1998 pour l'archidiocèse de la capitale. Après des études de théologie et de philosophie dans les Pouilles en Italie, il occupe plusieurs postes dans différentes paroisses de Grèce, et devient par la suite juge au Tribunal ecclésiastique d’Athènes, ainsi que directeur national des Œuvres pontificales missionnaires. Depuis 2015, cet athénien quadrilingue est curé de la cathédrale Saint Denis l’Aréopagite, siège de l’archidiocèse catholique de la capitale; une basilique-cathédrale de style néorenaissance située à quelques pas de l’épicentre intellectuel athénien, formé par les néoclassiques Université d’Athènes, Académie d'Athènes et Bibliothèque nationale de Grèce.
Des catholiques venus du cœur de l’Europe
Dans un pays où l'Article 3 de la Constitution mentionne «l'Église orientale orthodoxe», comme Église officielle de l'État, les catholiques romains représente une minorité religieuse, malgré le partage de nombre de traditions et coutumes avec les orthodoxes grecs, en particulier sur les milliers d’îles que compte le pays.
Les catholiques romains grecs de naissance représentent 0.5% de la population, soit 50 000 personnes. La plupart d'entre eux sont descendants de Vénitiens et de Génois, du aux occupations de ces deux républiques maritimes du 13ème au 18ème siècles. Les origines de ces catholiques grecs remontent même à la Bavière, lorsque les soldats du royaume sont venus par milliers accompagner le prince bavarois Othon Ier, cousin de l’impératrice Sissi, et premier souverain de la Grèce moderne, dans les années 1830.
Ces dernières décennies ont assisté à une arrivée croissante de catholiques de l’étranger, et désormais résidents permanents en Grèce, renforçant les rangs de l’Église romaine à la puissante Église orthodoxe grecque, rattachée au Patriarcat de Constantinople. Au total aujourd’hui, l’on dénombre ainsi 350 000 catholiques dans toute la Grèce, selon les chiffres de l’Église locale.
L’apport de l’immigration catholique
Une communautée diversifiée formée grâce à, entre autres, l’immigration hétéroclite de catholiques polonais – plus de 40 000, selon les sources-, de catholiques philippins – 45 000-, de catholiques irakiens – près de 4 000, essentiellement à Athènes-, mais aussi de catholiques albanais et ukrainiens à travers tout le pays. À Kalamata, au sud de Péloponnèse, par exemple, l’on dénombre 150 fidèles de 21 nationalités, expliquait Mgr Sevastianos Rossolatos, archevêque catholique d’Athènes dans une interview à cath.ch en octobre 2019.
À la différence du clergé de l’Église orthodoxe, les évêques et les prêtres catholiques de Grèce ne sont pas payés par l’État. Ils n’en reçoivent pas non plus de pension de retraite. Tout dépend des ressources existantes et des dons des fidèles. La majorité de ces fidèles à Rome sont établis dans la capitale, forte de ses 4 millions d’habitants, mais les îles des Cyclades abritent également villages et paroisses entièrement latines, de même que Corfou ( environ 2 500 catholiques) ou Thessalonique (2 000).
Outre les catholiques de rite latin, qui représentent la majorité des croyants, quelques 2 500 fidèles catholiques en Grèce se réclament du rite byzantin, et quelques centaines, du rite arménien catholique.
Trois évêques de Rome venus d’Athènes
La conférence épiscopale est divisée en six sièges seulement : l’archevêché de Corfou, administration apostolique de Thessalonique (nord de la Grèce), l’archevêché de Naxos-Tinos, administration apostolique de Chios (centre et nord de la mer Égée), l’archevêché d’Athènes, administration apostolique de Rhodes (centre et sud de la Grèce, Dodécanèse), l’évêché de Syros et Santorin, administration apostolique de Crète (sud de la mer Égée), l’exarchat de rite byzantin avec siège à Athènes, et enfin l’Ordinariat de rite arménien avec siège à Athènes. Leur dernière visite ad limina à Rome remonte à 2015.
Le pays évangélisé par Saint Paul a donné trois Papes à l’Église universelle, tous élus durant les vagues de persécutions de l’Empire romain. Le Pape Hyginus, grec de naissance et évêque de Rome de 138 à 142. Le Pape Eleuthère, né en Épire, et sur le siège de Pierre de 174 à 189. Et le Pape Sixte II, Souverain Pontife de 257 à 258.
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