Mozambique : les deux religieuses disparues début août «saines et sauves»
Sœurs Ines et Eliana, de la Congrégation de Saint Joseph de Chambéry, n’avaient pas donné signe de vie depuis 24 jours et la violente attaque menée alors par des hommes armés contre le port de Mocimba da Praia. Les deux religieuses brésiliennes se trouvaient alors dans leur couvent, rejointes par une soixantaine de personnes, essentiellement âgées. L’impossibilité de les joindre par téléphone ou internet avait fait craindre le pire.
Il est donc peu de dire que le communiqué de l’évêque de Pemba, Mgr Luiz Fernando Lisboa, a suscité un réel soulagement. Sœurs Ines et Eliana sont «saines et sauves», affirme-t-il sans fournir plus de détails. «Continuons à prier pour tous ceux qui sont encore portés disparus, les déplacés et ceux qui souffrent des conséquences de la violence et de la guerre».
L’évêque rappelle également la visite apostolique du Pape François dans le pays, il y a tout juste un an. «Nous réaffirmons son message d'espoir, de paix et de réconciliation et nous remercions sincèrement toutes les personnes qui nous accompagnent dans nos tribulations par leurs prières et leur solidarité. Cela nous réconforte et montre le visage d'un Dieu miséricordieux», soutient Mgr Lisboa, qui a d’ailleurs reçu cet été un appel téléphonique du Souverain Pontife, très inquiet de la situation à Cabo Delgado.
Depuis trois ans, cette zone septentrionale du Mozambique est le théâtre de sanglantes exactions menées par des groupes armés. Plusieurs parmi eux se revendiquent de l’État islamique, mais leur identité réelle reste obscure. Selon plusieurs experts, les drapeaux noirs brandis lors de leurs attaques cacheraient en réalité des intérêts liés à la criminalité locale, dont le but serait de créer une zone franche pour le commerce de stupéfiants en provenance d’Asie centrale. D’autres analyses établissent un lien direct entre l’activité terroriste de ces groupes armés et la découverte récente de gisements gaziers au large des côtes de la province mozambicaine.
Leurs attaques récurrentes ont semé le chaos à Cabo Delgado et généré la fuite éperdue de milliers de civils complètement démunis. Un bilan officiel fait état d’environ 900 morts et de 200 000 personnes déplacées depuis le début des attaques en 2017.
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