Une basilique au Kazakhstan, la première d'Asie centrale
Le feu vert obtenu du Saint-Père pour que l’église Saint-Joseph de Karaganda soit élevé au rang de basilique mineure constitue une «reconnaissance très importante pour les catholiques du Kazakhstan», explique à l’agence Fides Mgr Adelio Dell’Oro, évêque de Karaganda. Le prélat a récemment reçu le décret de la congrégation pour le Culte divin et la Discipline des Sacrements, lu publiquement au cours d’une messe.
Mgr Dell’Oro avait demandé il y a peu que ce titre soit concédé, précisément à l’occasion du 40e anniversaire de la consécration de l’église, advenue le 29 juin 1980, par Mgr Alexander Khira.
Pèlerinage sur les pas de martyrs
La basilique est un lieu important pour la communauté catholique du Kazakhstan et des pays voisins. Il s’agit d’«un véritable sanctuaire», précise Mgr Dell’Oro, et les «fidèles sont très nombreux à s'y rendre en pèlerinage dans la mesure où y sont conservées les reliques du père Wladislav Bukowinsky, martyr du communisme». C'est également là «que se trouvent les racines de la présence catholique dans le pays au cours des décennies de la répression soviétique, lorsqu'il n'était pas possible de professer sa foi», ajoute l’évêque. Une période d’épreuve, antérieure à la construction de l’actuelle basilique.
En effet, c’est en 1953, après la mort de Staline, que des prêtres libérés du goulag arrivèrent à Karaganda. «Parmi eux se trouvaient le père Wladislav Bukowinsky, Mgr Alexander Khira, évêque gréco-catholique, les pères Alexander Staub, Alexiy Zaritsy, Albinas Dumblyauskas et d'autres encore», énumère Mgr Dell’Oro. «Tous ces prêtres baptisaient, confessaient, célébraient la messe et les mariages clandestinement. La population venait à eux de régions lointaines pour recevoir les sacrements». Beaucoup de femmes ont elles aussi contribué à l’évangélisation, au péril de leur vie. «Malgré les cruelles persécutions», celles-ci «catéchisaient les adultes, les enfants et les adolescents qui préparaient leur première communion et les autres sacrements» raconte l’évêque.
Renforcer l’union avec Rome
«Grâce à la persévérance de nombreux catholiques», la paroisse de la communauté catholique romaine de Karaganda est officiellement enregistrée le 28 janvier 1977. Une modeste maison appelée zemlianka est alors acquise sur le territoire de la paroisse, et la première messe officielle y est célébrée le 19 mars 1977, en la solennité de la Saint-Joseph. Les fondations de l’actuelle église y sont érigées au mois de novembre de la même année. «À la construction de l'édifice, débutée au printemps 1978, tous [les membres de la communauté] participèrent, du plus petit au plus grand, y compris les invalides et les malades et dès le 8 septembre, la première messe put être célébrée en l'église Saint-Joseph, à peine achevée», explique Mgr Dell’Oro.
Alors que signifie aujourd’hui l’élévation de l’église au rang de basilique mineure? Il s’agit «de renforcer le lien de cette église avec l'évêque de Rome, répond l’évêque, et de mettre en évidence son importance sur le territoire kazakh. Ceci est extérieurement reconnaissable par les insignes pontificaux sur le portail d'entrée et à l'intérieur de l'église». Et pour mettre encore davantage ce lien avec la chaire de saint Pierre, l’indulgence plénière sera accordée chaque année aux fidèles lors de la célébration de la solennité des saints apôtres Pierre et Paul – le 29 juin – et de l'anniversaire de l'élection du Souverain Pontife – 13 mars.
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