Covid: l’Église belge plaide pour l’annulation de la dette des pays pauvres
Vatican News
Plus de 100 millions de personnes seront acculées à un statut d’extrême pauvreté dans le monde en raison de la pandémie de coronavirus. Dans une déclaration publiée ce vendredi, les évêques belges mentionne d’emblée cette récente mise en garde chiffrée de la Banque mondiale. Cette terrible prévision pousse à une action urgente. La Banque mondiale et le FMI ont d’ailleurs exhorté les gouvernements et créanciers privés à reporter ou réduire la dette des pays à risque.
Cela ne suffit pas pour les évêques belges, ils demandent une annulation de la dette publique des pays en voie de développement. Sans cela comment pourront-ils «disposer des moyens dont ils ont désespérément besoin, de toute urgence, pour enrayer définitivement la contagion, pour bien soigner les personnes contaminées, et pour atténuer les conséquences économiques et sociales, des dégâts provoqués par le virus, et y parer». Une remise de la dette est pour les prélats «le moyen le plus rapide pour dégager les fonds indispensables» pour éviter à des millions de personnes de «tomber inutilement dans une extrême pauvreté».
Quelques jours avant leur réunion annuelle respective, la Banque mondiale et le Fonds monétaire international sont également interpelés. Ces organisations pourraient, elles aussi, participer à ce processus de réduction ou de remise de dette, «au moins pour la durée de la crise du Covid-19». Leur rôle est jugé «essentiel» par les prélats «pour prendre cette crise à bras le corps, en donnant la priorité aux besoins des plus fragiles, en tirant les leçons du passé, et en essayant de guérir notre monde en l’aidant dans sa reconstruction».
Solidarité et susidiarité
Cet appel fait écho à celui de nombreuses communautés chrétiennes et à celui du Saint-Siège.
Le 1er septembre, à l’occasion de la Journée mondiale de prière pour le respect de la Création, le Pape avait lancé un appel à la «remise des dettes de pays les plus fragilisés, reconnaissant par-là les conséquences dramatiques des crises médicales, économiques, et sociales vécues dans ces pays suite à la pandémie du Covid-19», écrivent les évêques.
Le 25 septembre dernier, François réitérait dans un message vidéo adressé à la 75° Assemblée générale des Nations unies. Il y plaidait pour un modèle économique encourageant la subsidiarité et la solidarité. «Cela implique de reconsidérer le rôle des institutions économiques et financières, comme celui des Bretton-Woods, qui doit répondre à l’inégalité croissante entre les super-riches et les pauvres permanents». François évoquait alors la possibilité pour elles «d’offrir une aide au développement aux pays pauvres et un allègement de la dette à des nations très endettées».
Collecte mi-novembre en Belgique
De leur côté, les évêques belges se veulent également pro-actifs pour aider les personnes risquant de basculer dans l’extrême précarité. Ils annoncent l'organisation d'une collecte spéciale lors des célébrations des 14 et 15 novembre, qui coïncideront avec la Journée mondiale des pauvres dans l'Église catholique. Les recettes seront versées à Entraide & Fraternité et Broederlijk Delen.
Les conséquences de l'urgence sanitaire liée Covid-19 et le rôle des religions dans le monde seront à l'ordre du jour du Forum interreligieux mondial du G-20 organisé du 13 au 17 octobre en vue du prochain sommet du Groupe des 20 à Ryad, en Arabie Saoudite.
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