L'épiscopat français inquiet face à la perspective d'une Toussaint confinée
Vatican News
Mgr de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims et président de la CEF a envoyé une lettre mardi 27 octobre à Emmanuel Macron pour lui assurer que «l'Église catholique en France appliquera strictement les mesures qui seront demandées» et qu'«elle aidera les fidèles à s'y conformer de bon cœur». Mais il a voulu attirer l'intention des autorités sur trois points.
Tout d'abord, la fête de la Toussaint, lors de laquelle, traditionnellement, les Français se rendent dans les cimetières. «Faire mémoire des défunts, les célébrer, marquer sa fidélité par une visite à la tombe sont des nécessités humaines». C'est pourquoi Mgr de Moulins-Beaufort espère que les futures dispositions permettront l'ouverture des cimetières.
Autre souhait, concernant cette fois les messes et les prières collectives. Le président de la CEF rappelle que «tous les cultes en France ont fat la preuve de leur sens des responsabilités» au printemps dernier, lors du confinement général du pays. Selon Mgr de Moulins-Beaufort, «les rassemblements organisés ne sont pas ceux qui créent le plus de risques». Il souhaite donc que «la possibilité de participer à la prière de son culte soit mentionnée parmi les motifs de sortie». Il prend aussi l'engagement par exemple, à ce que les messes ne durent pas plus de 50 minutes.
Maintenir les relations humaines
Dernier point: le maintien de l'accès aux aumôneries dans les hôpitaux, les EHPAD et les prisons. Soulignant que les aumôniers et les visiteurs ont maintenant l'expérience pour agir dans le contexte de la pandémie, l'archevêque de Reims rappelle «l'importance des relations humaines et des visites extérieures» dans ces établissements, «notamment pour les personnes ayant peu ou pas de famille ou dont la famille habite loin». «Ces mois ont vérifié aussi qu'il n'était pas juste ni sage de faire reposer sur les seuls soignants l'accompagnement des personnes malades ou mourantes» a-t-il ajouté.
Cette lettre a été envoyée alors que l'exécutif français doit annoncer de nouvelles mesures pour éviter la submersion du système de santé. Ce soir, dans une déclaration solennelle, le président Macron doit faire part des arbitrages de l'exécutif concernant les nouvelles mesures qui entreront en vigueur cette semaine. Lors du confinement de mars-avril, les messes avaient été interdites pour éviter tout rassemblement, les fidèles n'ayant pu se retrouver autour de l'autel qu'à partir de la Pentecôte.
Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici